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Mieux que la chasse aux Pokemons, la chasse aux adverbes

Les adverbes sont les grands mal-aimés de l’écriture. À raison, car s’ils peuvent s’avérer utiles, ils sont rarement incontournables et peuvent la plupart du temps rester sur le banc des remplaçants au profit de mots plus précis, adaptés et percutants.

Ami·es auteurices, dites « non » aux adverbes !

Avant, je ne faisais pas très attention aux adverbes. Comme la plupart des gens, j’utilisais ces mots-outils pour donner un complément d’information sur le ton, l’action en cours ou la façon dont le personnage se déplace. Lentement, doucement, légèrement, sérieusement, obstinément…

Jusqu’à cet « Atilié » d’écriture en ligne avec Michael Roch – où l’auteur nous fait non seulement gratter des lignes, mais prend le temps de lire et commenter nos productions. Un jour, c’est tombé sur moi et j’ai découvert sa défiance envers les adverbes. Sa mise en garde à leur encontre a sonné pour moi l’heure d’une prise de conscience et une révélation quasi divine : les adverbes, c’est le mal.

Mais pourquoi tant d’adverbes ?
Mais pourquoi tant d’adverbes ?
Source : Freepik

Au cours de mes corrections éditoriales, j’ai pu confirmer à maintes reprises cette vérité devenue évidence : la plupart du temps, le texte gagne à tous les niveaux quand on remplace les adverbes. Précision, richesse du vocabulaire, impact des mots mieux choisis, plus adaptés et plus puissants.

Hashtag balance ton adverbe (à la poubelle)

Il m’arrive d’avoir de la peine pour eux. Pas au point de les défendre ou de les réhabiliter, bien sûr. Mais je me mets à leur place, abandonnés et dénigrés du jour au lendemain après tant de bons et loyaux services.

Mais cette émotion ne suffit pas à rétablir l’aveuglement et à me faire oublier combien, en fait, les adverbes sont souvent le choix de la facilité.

Pas besoin de théorie fumeuse interminable, de cours de grammaire avancée et de grandes démonstrations pour s’en rendre compte. Faites l’essai et vous verrez, c’est aussi flagrant que mathématique :

Un adverbe remplacé = plus de style, et plus de sens.

Soyons honnêtes. Qu’apporte véritablement (mouahahah un adverbe) l’adverbe « légèrement » dans la phrase :

« Il se pencha légèrement. »

Que. Dalle.

C’est une phrase d’une banalité affligeante, vide de beauté autant que de sens. Bah oui, qu’est-ce que ça veut dire, « se pencher légèrement ». Rien du tout. Du moins, rien d’intéressant. S’est-il penché vers l’arrière ou vers l’avant ? Dans quel but ? Avec quelle intention ? Vers qui ? Vers quoi ? Est-ce un rapprochement de proximité physique de type romance ou de type menace ?

Et si, au lieu d’écrire une platitude, on réfléchissait à faire passer de vraies infos et de vraies émotions dans nos phrases ?

Et si, au lieu de mettre le premier mot qui nous vient, on prenait quelques instants pour réfléchir à ce qu’on veut faire passer et à chercher les mots – plutôt qu’un mot – qui vont donner un style littéraire porté par la précision et l’émotion plutôt que par la paresse (beaucoup d’auteurices cachent leur paresse stylistique et orthographique derrière le style et vous savez quoi ? Ça se voit) et l’ego (vous savez, les styles alambiqués pour démontrer sa grande maîtrise et se masturber l’ego).

Dans un contexte de romance où on voudrait instiller une petite dose de sensualité, on pourrait envisager quelque chose comme :

« Il approcha son visage à quelques centimètres de l’oreille de Kelly – juste assez pour qu’elle sente le souffle de son murmure et lui donner envie de combler la distance qui les sépare. »

Oui, c’est un peu plus long, mais c’est aussi un peu plus évocateur que « se pencher légèrement ». Ça demande de prendre un temps pour réfléchir à ce qu’on veut écrire et de corriger son texte pour qu’il colle à notre représentation de la scène autant qu’à notre intention.

Les adverbes, c’est comme les Kleenex : mieux vaut les jeter après la première utilisation

En conclusion, je dirais que les adverbes sont très bien pour le premier jet. Ils permettent de capturer l’idée pour ne pas la perdre et d’avancer dans la rédaction sans perdre de temps.

En revanche, au moment de la réécriture, pour donner du relief au style et de la précision au texte, il est primordial de les traquer et de se demander pour chacun d’entre eux si on ne peut pas le remplacer.

Prêt pour la chasse aux adverbes
Votre mission ? Traquer tous les adverbes et les éliminer
Source : Freepik

Je ne prône évidemment pas l’extermination totale des adverbes et vous invite à en laisser quelques-uns quand rien de mieux ne vous vient, car mieux vaut un adverbe un peu creux que rien.P.S. : Si tu as du mal à traquer tes adverbes et/ou à les remplacer, je t’invite à me contacter sur ComeUp ou sur Ko-Fi, selon tes préférences et tes moyens.

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Exercice d’écriture : Procrastination saison 1 épisode 2 : « Mais où allez-vous chercher tout ça ? » : un docu animalier pour l’inspiration

Pour cet exercice créé à partir de l’épisode 2 de la saison 1 du podcast Procrastination « Mais où allez-vous chercher tout ça ? », j’ai décidé de partir sur un exemple personnel de support au potentiel inspirant que j’ai trouvé digne des fictions les plus cultes telles que « Le trône de fer » ou « Dallas ».

L’inspiration est partout

Je ne vais pas re-résumer l’épisode, on l’aura compris, l’essentiel à retenir est que l’inspiration est partout. C’est d’ailleurs parce que je suis convaincue de ce précepte que je crée et/ou travaille à la création d’exercices d’écriture qui s’appuient sur des supports différents et qui peuvent parfois sembler inattendus.

J’ai déjà répété moult et moult fois que le jeu de rôle est un support d’écriture privilégié. Je nuancerai aujourd’hui en disant : un support de création d’histoire. Mais cette nuance n’est pas le propos du jour et j’y reviendrai lors de prochains projets.

Mais le jeu de rôle n’est pas tout. On peut trouver des idées et de l’inspiration dans la rue, dans un jeu vidéo (vous ai-je déjà dit tout le bien que je pense de Magic the Gathering en termes de potentiel d’inspiration ?), dans une phrase entendue à la radio, dans une chanson…

Tout ce qui procure une émotion et une réflexion est une source valable d’inspiration. Par exemple, j’ai toujours en tête ce moment où, alors que je marchais par un matin encore sombre, j’ai tourné la tête vers une fenêtre au moment où la lumière qui en émanait s’est éteinte. La lumière qui s’éteint a ouvert derrière cette fenêtre un monde que je rêve de pouvoir un jour explorer et je garde ça précieusement en moi pour le jour où j’aurai une autre inspiration à lui conjuguer et du temps à y consacrer.

Exemple de support inspirant : un documentaire sur les macaques

En guise d’exemple, je vais aujourd’hui vous parler d’un documentaire animalier que j’ai vu il y a quelques mois et qui m’a fait réaliser l’incroyable potentiel que contient le monde merveilleux des animaux en matière d’inspiration.

Qui aurait cru que regarder un documentaire sur les singes suffisait pour écrire une histoire digne des plus sombres intrigues du Trône de fer ? Et encore, je dis « inspirer », mais on pourrait se contenter de calquer l’intrigue du docu telle quelle.

L’inspiration, c’est simple comme un docu animalier
L’inspiration, c’est simple comme un docu animalier
Source : wirestock sur Freepik

Ce documentaire résume une année de la vie d’un groupe de macaques en prenant pour personnage central Anna, une jeune mère de basse extraction qui a mis au monde un des bâtards du roi. Anna traverse la sécheresse, la pauvreté, les querelles, les rivalités, le kidnapping de son bébé, la visite inattendue mais ô combien significative du roi ou encore une tentative de coup d’état par un des lieutenants du roi.

Transposée dans un univers original, développée et (à peine) romancée, l’histoire d’Anna a tout pour donner une saga riche en rebondissements et en suspense. Le prince bâtard survivra-t-il à la sécheresse ? Anna et le roi remettront-ils le couvert ? La future mère stressée et kidnappeuse de bébé rendra-t-elle son enfant à Anna ? Et si oui, dans quel état ? Le roi parviendra-t-il à déjouer le coup d’État qui couve et à réaffirmer son autorité auprès des mâles ET des femelles de son clan ?

Autant de questions auxquelles répond le documentaire, mais dont vous pouvez modifier le déroulement et l’issue à votre guise !

L’exercice d’écriture : s’inspirer et adapter à son propos

Je vous propose aujourd’hui de regarder ce documentaire – ou n’importe quel autre de votre choix sur les gnous, les raies ou les caïmans – et de vous en servir pour rédiger le synopsis détaillé d’une histoire que cela vous inspire.

Adaptez les personnages pour qu’ils servent votre propos et choisissez un angle d’attaque pour votre projet : une intrigue sombre et racoleuse, un pamphlet féministe sur le consentement et la condition des femelles de basse condition, une success-story, un portrait de femelle, une romance…
 Vous pouvez évidemment modifier les personnages – ou en ajouter – et le cours et/ou l’issue des évènements à votre guise (la sécheresse peut devenir une épidémie de peste, la kidnappeuse peut profiter de son statut social pour garder l’enfant d’Anna et l’élever, le roi peut épouser Anna et devenir monogame et fidèle…

Le support n’est qu’une inspiration qui doit servir votre création et dont vous pouvez – et devez – vous émanciper.

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Exercice d’écriture : un monstre pour Halloween

Cet exercice paraissant le 31 octobre, il n’y avait pas à chercher bien loin pour en trouver le thème. Pour rester dans la dynamique des exercices précédents, nous allons créer et décrire notre monstre d’Halloween !

Un exercice d'écriture pour Halloween
Un exercice d’écriture monstrueux pour le jour d’Halloween
Source : Freepik

L’exercice d’écriture d’Halloween

Pour cet exercice, j’irai droit au but. J’ai en effet déjà parlé de la création de personnages et de la description dans des articles précédents et je ne vais pas écrire l’historique et la signification de la fête d’Halloween, qui a surtout l’avantage de me fournir un thème facile pour l’exercice du jour.

Comme annoncé en introduction, la consigne sera brève et simple : créer et décrire un monstre ou une créature monstrueuse.

Des monstres pour Halloween
Une belle brochette de monstres pour Halloween
Source : pikisuperstar

Comme ce serait un peu trop simple, pour vous comme pour moi, de m’arrêter là, je vais quand même préciser un peu.

Les difficultés à surmonter

Une description fluide qui s’insère dans la narration

La description de votre créature d’Halloween devra s’insérer dans le contexte d’une rencontre avec læ protagoniste/victime/antagoniste sans suspendre la narration ni le déroulement de l’action en cours.

Et oui, il ne faut pas que l’exercice soit trop simple non plus. S’il s’agissait simplement de mettre l’action en pause le temps de décrire la créature, ce serait trop simple, et trop amateur.

Si l’objectif de ces exercices d’écriture est de prendre du plaisir dans la création et la rédaction, c’est aussi de vous permettre d’appréhender les bases de la narration et de progresser.

Degré d’horreur et sécurité émotionnelle

Bien que l’ambiance d’Halloween se veuille terrifiante et horrifique, si, comme moi, vous n’êtes pas fan du genre et n’aimez pas avoir peur, votre créature et la rencontre que vous allez décrire n’ont pas à être effrayantes. Casimir n’était-il pas « un monstre gentil » ?

Vous pouvez tout à fait dévoyer l’esprit d’Halloween pour y glisser un peu de magie de Noël ou des œufs de Pâques et écrire une scène mignonne et attendrissante, avec juste ce qu’il faut de spooky pour ne pas être hors sujet.

Un compromis à la Monsieur Jack serait non seulement acceptable, mais fortement appréciable !

La règle principale : le plaisir d’écrire

Halloween est une fête qui me laisse de marbre, mais qui reste une opportunité pour un exercice d’écriture publié un 31 octobre.

Pour autant, celui-ci n’a pas à être sanglant et effrayant. Le thème n’est qu’un prétexte, un support pour notre créativité. Dans cet exercice, l’essentiel est d’écrire une description qui s’intègre naturellement à la narration sans mettre l’action en pause, et de vous faire plaisir en imaginant une créature d’Halloween qui vous fera plaisir !

Publié dans écriture, narration

Mon résumé de l’épisode 1 saison 1 du podcast d’écriture « Procrastination »

J’ai décidé de réécouter tous les épisodes du très bon podcast « Procrastination », un must listen pour tout auteurice, amateurice ou non. Pour en conserver autre chose qu’un vague souvenir, j’ai pensé qu’en garder une trace écrite pourrait être une bonne idée, et que la partager sous forme d’article en était une encore meilleure.

Voici donc ce que j’ai retenu de l’épisode 1 de la saison 1 de Procrastination intitulé «La technique en questions », présenté par Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort  .

Studio d'enregistrement de podcast
Procrastination, un podcast qu’il est bien

La maîtrise technique, une nécessité

Cela ne surprendra personne, mais Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort sont d’accord pour dire que la maîtrise technique en écriture, même si elle n’est pas une fin en soi et ne suffit pas à faire un·e grand·e auteurice, est nécessaire. D’une part, maîtriser les aspects techniques de la rédaction et de la narration permet de « canaliser la création ». Elle donne un cadre et des outils qui permettent d’éviter un récit trop brouillon.

D’autre part, la maxime est bien connue, pour briser les règles, il faut les connaître. Pour s’affranchir de la technique, il faut d’abord la maîtriser. Et comme pour n’importe quelle forme d’art, une technique maîtrisé est une technique qui ne se voit pas.

Un complément, pas une finalité

L’écriture étant une sorte d’équilibre entre l’inspiration/l’élan créatif et la technique, la maîtrise, voire la virtuosité technique, n’est certainement pas une fin en soi. Elle constitue la trousse à outils de l’écrivain·e, qu’iel étoffe au fil de ses apprentissages et de sa pratique, et ce tout au long de sa carrière.

Chaque aspect technique maîtrisé élargit ses compétences et ses possibilités et lui permet de contrôler son récit, afin de servir au mieux son propos. 

Un outil personnalisable au service de l’auteur·rice

Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort mettent tous trois en garde contre une mise en œuvre trop appliquée de la technique et des « méthodes » d’écriture, qui finissent par conduire à des contenus calibrés sur un même schéma trop lisse.

Outre les aspects théoriques de la technique, le meilleure moyen de se former est l’apprentissage par imprégnation (j’ai d’ailleurs ce sujet dans ma liste d’articles potentiels), et par imitation, chose qu’on peut avoir tendance à faire à nos débuts en écriture, jusqu’à ce que notre maîtrise technique soit justement suffisante pour nous permettre de trouver nos propres codes et notre propre style.

Il est donc crucial de lire beaucoup, sans avoir peur de se laisser « influencer » par les textes des autres. En lisant, on s’imprègne d’écriture et on assimile sans s’en rendre compte les codes de cette discipline.

conclusion

La maîtrise technique en écriture est une nécessité indiscutable. En dehors de cette règle, il n’y en a aucune. Chacun·e est libre de se former à son rythme et à sa façon, seul·e ou en réseau.

Les aspirant·es écrivain·es sont invité·es à affûter leur technique, mais aussi leur esprit critique, et à ne jamais rien prendre pour argent comptant. Tout et tout le monde peut et doit être remis en question.

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La bêta lecture, un outil précieux pour tout auteurice

En tant qu’autrice, je suis bien placée pour savoir que la critique, même constructive, est difficile à recevoir. Elle blesse l’ego, nourrit le syndrome de l’imposteur et donne l’impression qu’on vient de chier sur le travail accompli avec cœur et qu’on pensait être notre chef d’œuvre.

Pourtant, une fois l’ego remis à sa place et la confiance en soi rétablie, la bêta lecture est un atout et un outil essentiel pour évaluer et améliorer son travail.

Identifier les forces et les faiblesse de son roman avec la bêta lecture

Un peu comme un maçon à qui on dirait « Ton mur n’est pas droit ». Est-ce qu’il va se plaindre d’être incompris ? Ou est-ce qu’il va prendre son niveau, vérifier et reprendre ses outils pour rectifier et remettre son mur droit ?

C’est ce que permet la bêta lecture : identifier les failles d’une histoire, mais aussi ses forces. Une bêta lecture bien menée et un retour détaillé permettent à l’auteurice de voir ce qui fonctionne dans son histoire, ainsi que ce qui fonctionne moins bien : passages pas compris ou pas comme on le voulait, incohérences, longueurs, lourdeurs, mais aussi comment est reçue l’intrigue et comment sont perçus les personnages.

De la même façon que les comédien·nes font des rodages de leur spectacle pour voir ce qui fonctionne ou pas et pour l’améliorer, les auteurices ont recours à la bêta lecture pour avoir un retour sur leur texte. Fort·e de toutes les remarques de sæ ou ses bêta lecteurices, l’auteurice peut remodeler son manuscrit pour le faire mieux correspondre à ses intentions et faciliter le lien entre son texte et ses lecteurices.

La bêta lecture par une autrice et ancienne éditrice professionnelle

Autrice, éditrice et amoureuse des histoires et de leur création, j’ai bien évidemment et en toute modestie toutes les compétences requises pour une bêta lecture à la fois efficace et bienveillante. À l’affût du moindre problème dans la narration, j’ai également à cœur de transmettre et d’expliquer mes remarques avec pédagogie et diplomatie, mon but étant de servir l’histoire, pas de froisser ou de décourager son auteurice.

Bêta lecture
Une bêta lecture professionnelle, exigeante et bienveillante

Ma façon de procéder est simple : je transfère une copie du manuscrit sur un Google Doc, que j’annote de commentaires et suggestions au fil de ma lecture. Je note les remarques et questions qui ont pour but d’éclairer l’auteurice sur la façon dont le texte est reçu, mais aussi de lui indiquer des pistes d’amélioration pour renforcer son histoire et l’impact de son écriture tout en la rendant plus fluide.

Les tarifs pour une bêta lecture

Pour bénéficier de ce service, il y a deux possibilités : passer par ComeUp pour une bêta lecture au tarif classique ou passer par Ko-fi pour une bêta lecture à prix libre. Pour cette seconde solution, vous êtes libre de payer au prix juste, de sous ou de surpayer la prestation, en fonction de votre budget, de votre estimation du coût d’un tel service et de la pureté de votre âme.

Vous pouvez également passer par le tip faible mais régulier pour un paiement en cinquante ou cent fois sans frais !

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Parfaire son manuscrit avec une correction éditoriale

Fusion d’une bêta-lecture très poussée et d’une correction orthographique minutieuse, la correction éditoriale s’attaque à tous les aspects d’un texte pour le rendre prêt à la publication. Ici, elle est plutôt destinée aux auteurices qui souhaitent publier leur manuscrit en autoédition ou qui veulent mettre toutes les chances de leur côté pour une soumission en maison d’édition. La correction éditoriale avec une correctrice indépendante peut s’apparenter à un coaching littéraire qui va à la fois améliorer significativement la qualité du manuscrit, et les compétences d’écriture de son auteurice.

Comment se déroule la correction éditoriale ?

Avant toute chose, parce qu’on ne peut pas corriger une histoire sans savoir où elle va et ce qu’elle raconte, je lis attentivement le manuscrit dans son intégralité. Je m’imprègne ainsi de l’histoire, des personnages et des thèmes.

Je fais ensuite un retour global sur l’œuvre, ses forces et ses faiblesses, puis j’entame une première relecture au cours de laquelle je fais part de mes commentaires, remarques, questions et suggestions. Tout au long de ma relecture, je m’assure de bien capter les intentions de l’auteurice pour ne pas les trahir, et de bien comprendre l’histoire pour mieux la servir.

correction éditoriale
La correction éditoriale, une correction en profondeur pour votre manuscrit

Pendant ce temps, l’auteurice apporte les corrections qu’iel estime pertinentes en fonction de mes retours. Iel reste maître·sse de son manuscrit du début à la fin du processus. Pour garantir cette maîtrise totale de l’auteurice sur son œuvre, je n’interviens qu’en mode « suggestion » et via des commentaires dans la marge du document partagé[1].

Une fois la première relecture et les corrections terminées, je fais une seconde relecture pour m’assurer que tout reste cohérent et pour affiner le style.

Ensuite, avec l’accord explicite de l’auteurice, j’effectue en autonomie une correction Antidote pour traquer les dernières coquilles et répétitions. Lors de cette phase, je n’utilise pas le mode « suggestion », car, Antidote réactualisant le document à chaque sortie du logiciel, cela me demanderait trop de temps

Si le manuscrit l’exige, je peux proposer une troisième relecture pour garantir un résultat aussi qualitatif et fidèle aux attentes de l’auteurice que possible.

La correction édito sur ComeUp

Sur la plateforme ComeUp, cette offre s’adresse aux personnes qui veulent une correction éditoriale et qui ont le budget nécessaire pour rémunérer une correctrice édito professionnelle.

Elle se déroule exactement selon le procédé décrit, à la différence que læ cliente paye plein tarif et qu’au moment de la commande, un délai de correction est défini, ce qui m’oblige à prioriser les client·es ComeUp dans mon planning.

La correction édito à prix libre

Via la boutique de Ko-fi, j’ai décidé de proposer des corrections éditoriales à prix libre. Mon temps n’étant pas infini, elles seront disponibles en quantité limitée, le stock se renouvelant à chaque correction prix libre terminée.

Destinées aux mécènes et aux fauché·es, elles ont pour but principal de permettre aux auteurices qui ont un budget serré d’accéder à une correction éditoriale professionnelle de qualité (sans me vanter) sans avoir à casser leur tirelire.

Reco Julien
Doublure Stylo, recommandée par le directeur édito de Vivlio

Il n’y a pas de montant minimum requis et la responsabilité du tarif reviendra uniquement à la personne qui passe la commande après avoir fait la moyenne de ce qu’elle est prête à payer, de ce qu’elle peut payer et de ce qu’elle estime être le tarif le plus juste.

Il est également possible de payer très peu et de reverser un tip une fois devenu·e riche (surtout si ma correction y est un peu pour quelque chose :p).

La seule contrainte à cette offre beaucoup-trop-belle-pour-être-vraie est liée au délai. Ma situation financière m’obligeant à privilégier le travail rémunéré, les commandes à prix libre les moins payées seront en bas de l’échelle des priorités. Cela implique que, à moins que je n’aie aucune autre commande en cours, mes interventions sur le manuscrit se feront de façon brève et sporadique (ce qui veut dire une correction lente, mais active).

En gros, moins vous payez et plus ce sera long, dans un délai approximatif de trois ou quatre mois maxi (estimation non-contractuelle). Ce sera long, mais ce sera bon !


[1] Pour des raisons éthiques, je privilégie OnlyOffice, mais pour celleux qui le souhaitent, je peux également travailler sur Google Docs.

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Exercice d’écriture : improviser ou renforcer un synopsis avec le Story Circle

J’ai récemment publié un article sur le Story Circle et son utilité pour éprouver son histoire autant que pour décortiquer les histoires des autres et mieux appréhender la façon dont elles ont été fabriquées. Je ne vais donc pas y revenir, il est maintenant temps de mettre en pratique et d’utiliser le Plot embryo (ou Story Circle) dans cet exercice d’écriture en deux temps.

Premier temps de l’exercice d’écriture : un peu de décorticage littéraire

Puisque le Plot Embryo nous offre deux possibilités et que choisir, c’est renoncer, j’ai décidé que cet atelier serait double ou ne serait pas.

Pour cette première partie, il suffit de choisir une histoire parmi celles que vous connaissez. Livre, film, série, jeux vidéo… Peu importe. Choisissez l’histoire que vous voulez décortiquer et appliquez-lui le Story Circle comme Lilwen Morrigane l’a fait avec « Hunger games » et « Breaking bad ».

Le Story circle de Dan Harmon
Le Story circle de Dan Harmon Jameswerver, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
  1. La zone de confort
  2. Le désir/besoin
  3. L’entrée dans une situation inhabituelle
  4. L’adaptation
  5. L’obtention
  6. Le prix à payer
  7. Le retour
  8. Le changement

Quand vous avez fini, passez à la suite, ou choisissez une autre histoire et recommencez.

Second temps de l’exercice d’écriture : éprouver/improviser le synopsis d’une histoire en s’appuyant sur le Story Circle

Pour cette seconde phase de l’exercice, vous avez deux options :

Vous avez une histoire en cours de création

Dans ce cas, appliquez le Story Circle à votre histoire et voyez comment cet outil narratif peut vous aider à la consolider.

Vous n’avez pas d’histoire en cours de création

Si vous n’avez aucun projet sur le feu, utilisez le Plot Circle pour improviser le synopsis d’une histoire.

Créez un personnage et placez le dans une situation initiale simple. Vous pouvez vous servir d’archétypes pour démarrer plus rapidement. Ensuite, en vous aidant du Plot Embryo, développez un scénario cohérent et inspirant (qui vous inspire et/ou vous amuse).

Et après ?

Une fois l’exercice fini, si votre histoire vous laisse indifférent·e, vous pouvez en rester là. En revanche, si la base que vous avez créée vous semble intéressante et que vous avez envie d’approfondir, n’hésitez pas à reprendre votre synopsis depuis le début pour faire toutes les corrections et modifications que vous jugerez nécessaires pour affiner et étoffer cette histoire.

Publié dans écriture, décorticage, narration

« The Royals », une série mauvaise, mais formatrice

Petit plaisir coupable : j’ai commencé ce week-end la série « The Royals » et, bien que j’aie vite trouvé ça nul, j’ai avalé la saison 1 au mépris de mon quota de sommeil. Avalé comme on avale un MacDo (j’en mange plus depuis longtemps, mais vous voyez l’idée), en sachant que c’est de la merde, mais après tout, de temps en temps, ça fait pas de mal. Et puis, une daube, c’est aussi formateur qu’un chef d’œuvre.

Je m’excuse d’avance auprès de celles et ceux qui ont aimé la série pour le mal que je vais en dire.

« The Royals », une mauvaise série dont on tire de bonnes leçons (de narration)

« The Royals« , c’est une série sur une famille royale britannique alternative, mais dans notre monde à nous (comme disait Calo quand il chantait avec Les Charts).

Là où ça coince d’emblée, c’est qu’il n’y a rien de britannique dans la série, au point que je me suis dit : « c’est pas possible que ça soit une série anglaise ». Bingo ! C’est une série américaine. Avec toute la subtilité que ça implique.

La série "The Royals"
« The Royals », une leçon de narration « à ne pas reproduire chez soi »

Il n’y a rien qui va dans cette série. Des décors aux costumes en passant par le jeu des acteurices, la pauvreté des dialogues ou encore la romance toxique et la culture du viol. J’en veux pour preuve le rouge intense typique des tapis, tentures et autres tissus d’ameublement de la royauté qui est remplacé par un rouge fuchsia cheapos qui confère une ambiance Barbie Kitsch à un palais qui n’avait déjà rien de British.

Et que dire de l’intrigue, aussi inspirée qu’une chanson de Vianney. C’est pas dur, chaque épisode nous éloigne un peu plus de The Crown (dont on était déjà à des années lumières) pour nous rapprocher un peu plus de Pretty little liars (autre plaisir coupable que j’avais fini par lâcher parce que, putain, ça n’en finissait jamais).

La reine d’Angleterre, interprétée par Liz Hurley, n’a rien d’une reine et n’a rien d’anglais. Elle fleure bon la pétasse et l’Amérique et passe son temps à bitcher sa fille tout en se tapant la moitié du palais, pendant que ladite fille se tape l’autre moitié (même s’il arrive que l’une empiète sur la moitié de l’autre).

La fille est une princesse trash qui passe son temps à se camer et à se complaire dans des relations toxiques largement dominées par le sexe pas toujours très consenti.

Le fils est un mélange pas subtil de la blondeur sage et candide de William et de la rebelle et fêtarde attitude d’Harry, avec comme résultat un prince insipide qui oscille entre deux personnalités sans faire honneur ni à l’une ni à l’autre. On ne crache toutefois pas sur la multitude de plans sur sa gueule d’ange.

Que dire du frère du roi, un dépravé qui abuse des bonnes, de la came et de la corruption et qui jalouse et convoite le trône de son frère tout en étant fringué comme le bouffon du roi. Je ne parlerai même pas de ses deux filles, qui sont finalement peut-être la plus grande réussite de la série.

Le flegme et l’élégance britanniques vus par les Américains, ça donne une série cheap qui tient plus du teen movie que de la série historique et qu’on regarde avec délice et culpabilité en se disant « Allez, je ferai attention demain ».

Un demain qui pourrait arriver plus vite que prévu, parce que j’ai commencé la saison 2 et je vous préviens, ça ne va pas en s’arrangeant !

Mais tout n’est pas à jeter dans les séries de merde, pour peu qu’on arrive à les regarder.

Apprendre de ses erreurs ? Ou de celles des autres !

Et oui, l’observation et le décorticage d’une création de mauvaise qualité nous en apprend autant que celle d’un chef d’œuvre, que ce soit en peinture ou en narration.

Parce qu’apprendre à reconnaître ce qui ne fonctionne pas, c’est aussi précieux que de savoir identifier ce qui marche. Et puis, quitte à apprendre des erreurs, autant gagner du temps et apprendre de celles des autres !

Dans « The Royals », bien que tout soit plus ou moins nullos, le plus gros fail de la série, c’est la crédibilité de son univers. Si cela avait été un royaume fictif, ça aurait peut-être pu passer. Mais quand on déclare que son histoire se déroule au palais d’Angleterre, tout alternatif qu’il est, ça suscite quelques attentes et ici, le contrat n’est pas du tout rempli.

On voit que le sujet n’a pas été bossé, que les Américains n’y connaissent putain rien à l’Angleterre et à la monarchie, et que cette série relève plutôt du fantasme d’un ignorant (so Trump !).

Le souci, c’est que quand læ spectateurice/lecteurice ne croit pas à l’univers, iel ne croit pas à l’histoire. Il est donc crucial de bosser son sujet et de faire des recherches, le cas échéant. Parce qu’un détail peut faire décrocher.

Le décorticage littéraire, une bonne excuse pour mater des séries de merde sans culpabiliser

On pourrait aussi tirer des leçons de cette série sur les dialogues, le développement des personnages et la construction d’une intrique, mais l’idée de cet article, en dehors de bitcher un peu sur la série, c’est surtout de souligner le fait que les créations de mauvaise qualité peuvent être aussi formatrices que celles qui nous fascinent et nous font rêver.

Pour terminer, j’ajouterai que même dans une œuvre de qualité, on peut relever des défauts, des fragilités, des « ah moi, c’est pas comme ça que j’aurais fait » qui sont autant de leçons à tirer et à retenir pour nos propres créations.

Publié dans écriture, narration

Le « Plot embryo », un outil narratif pour construire des histoires

Pour cet article, je dois avant tout remercier Lilwen Morrigane, mon amie et collègue autrice, et sa lettre d’information « L’Imaginarium de Lilwen Morrigane », que je vais simplement me contenter de résumer tout en vous invitant à la lire et à vous y abonner.

L’outil narratif que je vous présente dans cet article est un peu dans la veine des décorticages littéraires que je propose quelquefois. En effet, il permet à la fois de décortiquer des textes pour en appréhender le fonctionnement, et de créer des histoires en proposant un cadre narratif circulaire largement éprouvé et donc, redoutablement efficace.

Le « Plot embryo », un schéma narratif pour faciliter la création d’histoires

Cet outil narratif, qu’on trouve aussi sous le nom de « Story circle », est un dérivé du fameux « voyage du héros », bien connu de toutes celles et tous ceux qui veulent appréhender les codes narratifs et écrire de belles histoires.

Contrairement à ses cousins qui proposent un schéma narratif linéaire, le Story Circle est un outil d’écriture qui permet de créer une boucle narrative qui va de la « zone de confort » du personnage principal (la situation initiale) à la transformation opérée par son parcours en passant par moult péripéties aux conséquences plus ou moins graves.

Il s’applique à l’intrigue globale d’une histoire, mais également aux intrigues secondaires, ce qui permet de donner à coup sûr du relief aux personnages principaux et secondaires en leur conférant des désirs, des besoins et des obstacles.

Le Story Circle, un schéma narratif en huit étapes

Le Story circle de Dan Harmon
Le Story circle de Dan Harmon Jameswerver, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Les huit étapes de cette trame narrative proposent un schéma efficace pour construire une histoire riche. Toutefois, rien de nouveau sous le soleil, le Story Circle ou Plot Embryo ou Voyage du héros ou quel que soit son nom, n’est jamais qu’une version plus ou moins détaillée du bon vieux schéma narratif qu’on apprend à l’école primaire.

  1. La zone de confort = situation initiale
  2. Le désir/besoin = élément perturbateur
  3. L’entrée dans une situation inhabituelle = péripéties
  4. L’adaptation = péripéties
  5. L’obtention = péripéties
  6. Le prix à payer = point culminant
  7. Le retour = dénouement
  8. Le changement = situation finale

Tout comme Lilwen Morrigane dans l’article qui m’a servi de base pour celui-ci, vous pouvez vous amuser à appliquer ce schéma narratif à vos films, livres, jeux vidéo et séries préférées. Cet exercice de décorticage narratif vous permettra non seulement de vérifier son usage et son utilité, mais également de bien en comprendre le fonctionnement et de vous l’approprier pour produire des récits.

Le Plot Embryo appliqué à « Le dernier pas »

« Le dernier pas », c’est une série littéraire que j’ai écrite pour Rocambole. Une romance qui se veut dans les clous du genre tout en essayant de se défaire de ce côté guimauve qui peut avoir tendance à m’agacer.

Je l’ai écrite « au feeling », comme une bonne jardinière qui se respecte. Depuis, je me suis formée, j’ai appris, j’ai travaillé et évolué, tel un Pokemon, pour devenir une sorte de paysagiste, compromis contre-nature pourtant très répandu entre le jardinier et l’architecte.

Pour illustrer cet article et éprouver mes compétences de l’époque, je lui ai appliqué le schéma narratif du Story Circle, à mes risques et périls.

  1. La zone de confort

Ça commence mal, puisque Clotilde, le personnage principal, est dès le début de l’histoire dans  l’inconfort le plus total. Bien que mal à l’aise, elle est toutefois dans une situation initiale classique, puisqu’elle rabâche contre le patriarcat pendant que sa mère la rembarre.

  1. Le désir/besoin

S’émanciper, en tant que femme, des attentes de la société à son égard

  1. L’entrée dans une situation inhabituelle

Elle flirte avec Sékou, un invité, au cours d’une danse. Elle le revoit par hasard lors d’un dîner.

  1. L’adaptation

Clotilde doit faire face au désir de cet homme et à son propre désir.

  1. L’obtention

Ils finissent par quitter le dîner et passent la nuit ensemble

  1. Le prix à payer

Clotilde a caché à Sékou le fait qu’elle était en couple. Elle quitte son compagnon, qu’elle n’aime plus, et perd Sékou, qui se sent trahi et manipulé. Le cœur brisé, elle essaie de surmonter son désespoir.

  1. Le retour

Apaisée et entourée, Clotilde a repris le dessus. Jusqu’à ce qu’elle croise à nouveau Sékou par hasard chez des amis communs. Face à ses reproches, elle explose. Le couple s’isole pour une franche explication. Clotilde balance ses quatre vérités à Sékou et part sans demander son reste, le laissant comme deux ronds de flan. Bien que toujours amoureuse, elle est libérée de la pression, de la culpabilité et des attentes des autres.

  1. Le changement

Sékou revient dans sa vie. Tous deux peuvent enfin s’exprimer librement avec sincérité et laisser une nouvelle chance à leur histoire.

Ma foi, je m’en étais pas si mal sortie !

Conclusion

Le Story Circle, ou Plot Embryo, est un outil narratif intéressant pour encadrer et faciliter la création d’histoire. Il peut également servir à décortiquer les histoires déjà connues pour comprendre comment elles fonctionnent et comment on peut soi-même les construire, un peu à la manière d’un mécanicien ou d’une horlogère qui démonte un mécanisme pour en comprendre les rouages et comment le construire et le réparer.

Publié dans écriture, exercice d'écriture, narration

Exercice d’écriture : multiplier les obstacles avec la Loi de Murphy

La fiction s’inspire largement de la Loi de Murphy
Periscope Film LLC, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

La Loi de Murphy est une des lois utilisées notamment pour améliorer la productivité et la gestion du temps. Elle énonce, à peu de choses près, que tout ce qui est susceptible de mal se passer se passera mal.

Cette loi et ses variantes m’ont donné envie de les détourner de leur cadre et de les utiliser pour booster la créativité et s’amuser avec l’écriture.

La Loi de Murphy

Je ne vais pas faire ici un cours sur la Loi de Murphy, Wikipédia fait ça bien mieux que moi. Je vais me contenter de la présenter brièvement, afin de voir les différentes possibilités qui s’offrent à nous en matière d’écriture.

La Loi de Murphy, et sa version nuancée en conception

La version la plus pessimiste de cette loi consiste à dire que « tout ce qui est susceptible de mal se passer se passera mal ».

Mais il existe une version plus nuancée qui est devenue une loi de conception :

« S’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. »

En gros, les concepteurices doivent prendre en compte toutes les utilisations potentielles, même les plus stupides et les plus improbables, qu’un·e utilisateurice pourraient faire de leur création.

Poussée à son extrême, cette définition aurait une légère tendance à nous mener vers la comédie et la parodie. Mais dans une utilisation raisonnable de la règle, cela nous dit simplement que si une erreur menant à la catastrophe est possible, il y aura forcément quelqu’un pour la faire à un moment donné (qui peut faire ou ne pas faire partie de notre histoire ^^).

La réflexivité de la loi de Murphy, ses différents aspects et ses dérivés

L’article Wikipédia sur la Loi de Murphy en présente 4 aspects qui sont autant de pistes pour exploiter cette loi en écriture. On peut d’ailleurs trouver à la fin de l’article diverses œuvres de fiction qui font référence ou qui sont directement basées sur cette loi.

Ces aspects, ainsi que le principe de réflexivité et les dérivés de la Loi de Murphy, sont autant d’inspirations pour travailler ses textes et s’amuser avec l’écriture. Je vous les présente rapidement, mais je vous invite à lire l’article Wikipédia pour mieux apprécier toutes les nuances et possibilités qu’offre cette loi.

L’aspect humoristique

Tout foire tout le temps, quoi qu’on fasse, et souvent de la façon la plus inattendue et/ou (surtout) la plus absurde.

L’aspect statistique

Sur la quantité de personnes qui utiliseront un appareil, il en existe forcément une ou plusieurs qui auront une utilisation inattendue/inappropriée/idiote de cet appareil, ce qui conduira à une catastrophe (y a qu’à voir, par exemple, la quantité et la diversité des objets extraits de l’anus des gens aux urgences).

L’aspect cognitif

Un évènement négatif nous marque plus qu’un évènement positif et on aura plus facilement tendance à en parler moult fois dans la journée sans pour autant évoquer toutes les choses positives qui ont pu nous arriver (toutes ces fois où la Loi de Murphy ne s’est pas appliquée ! ).

L’aspect physiologique

Le stress induit par une première erreur a tendance à nous conduire vers un enchaînement d’erreurs. Surtout si un caractère d’urgence vient s’ajouter à une situation déjà compliquée.

La réflexivité de la Loi de Murphy

La Loi de Murphy s’applique à elle-même, ce qui donne quelque chose comme : ce qui pourrait mal tourner ne tournera pas forcément mal, surtout si on s’y attend. Et inversement : c’est quand on ne s’attend plus à rien que le pire arrive (classique, et tellement nécessaire pour raconter une bonne histoire ! ).

Je vous renvoie là aussi à l’article, qui explique mieux que moi ce principe de réflexivité et les applications qu’on peut en faire.

Les lois dérivées

Je ne vais pas non plus les détailler, mais je les cite rapidement, parce qu’elles ont un potentiel incroyable pour notre atelier d’écriture ludique ^^

La Loi de la tartine beurrée

Celle-ci est célèbre et ça marche aussi avec la confiture ! Transposée à n’importe quel autre sujet, ça peut ouvrir de belles possibilités.

La loi de la tartine beurrée, dérivée de la Loi de Murphy

La Loi de l’emmerdement maximum

Quand un ennui survient, il n’arrive jamais seul. Pas besoin que j’explicite  l’intérêt narratif de cette loi, pas vrai ?

L’effet démo

Un objet qui fonctionne bien connaîtra forcément une défaillance lors de sa présentation/démonstration. En France, il est connu sous le nom « effet Bonaldi », à cause des déboires récurrents de l’animateur pendant les émissions télévisées (l’effet Carmouze marcherait aussi).

La Loi du Fatal Error en informatique

Moins on sauvegarde, plus on a de risques que l’ordi/le programme plante.

L’effet groupe

Quand on joue seul ou avec des inconnus, on assure, mais dès qu’on joue avec des proches, on joue fatalement comme une merde. Imaginez Zidane se faire mettre à l’amende au foot par ses cousin-es.

L’exercice d’écriture de janvier : booster les obstacles du protagoniste avec la Loi de Murphy

Je suis sûre que vous voilà à présent aussi convaincu·e que moi du potentiel ludique et créatif de la Loi de Murphy et de toutes ses dérivées pour un exercice d’écriture amusant. C’est pourquoi je vous propose de nous inspirer de cette loi pour notre atelier du mois de janvier.

Vous pouvez partir du principe de base qui dit que tout ce qui est susceptible de mal se passer se passera mal, choisir une ou plusieurs variantes de la loi, insister sur un de ses 4 aspects ou préférer le principe de réflexivité pour rédiger votre texte.

Si toutes ces variantes vont dans le même sens, elles peuvent apporter une subtilité qui orientera votre texte vers un genre spécifique ou une direction plus/moins nuancée.

Par exemple, l’effet démo peut avoir un fort potentiel comique (ou tragique, selon la situation et les enjeux), alors que l’effet groupe peut conduire à un moment de grande tension (par exemple, dans un contexte comme Squid Games :s), voire d’humiliation pour le personnage et donner un texte plus dramatique (ou comique, encore une fois selon les enjeux et la situation).

Idem pour la Loi de l’emmerdement maximum, qui peut amener à une accumulation comique de déboires ou à une surcharge tragique d’évènements dramatiques.

Je me souviens par exemple avoir pleuré toutes les larmes de mon corps quand j’étais étudiante devant un téléfilm de la 6 dans lequel un couple pour qui tout allait bien se faisait contaminer par le SIDA, qu’iels transmettaient à leur bébé, et l’homme mourrait d’un cancer dû à sa séropositivité, bref, C’ÉTAIT L’HORREUR TOTALE !

L’exercice d’écriture

Commencez par définir votre situation initiale et amusez-vous en infligeant toutes les catastrophes possibles à vos personnages dans un crescendo d’imprévus et de bévues. Faites dégénérer des situations toujours plus improbables et explorez mille et un obstacles qui seront autant de façons de faire évoluer votre histoire.

Ne vous souciez pas encore de trouver des solutions, cela fera probablement l’objet d’un prochain exercice :p