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Exercice d’écriture : Procrastination saison 1 épisode 2 : « Mais où allez-vous chercher tout ça ? » : un docu animalier pour l’inspiration

Pour cet exercice créé à partir de l’épisode 2 de la saison 1 du podcast Procrastination « Mais où allez-vous chercher tout ça ? », j’ai décidé de partir sur un exemple personnel de support au potentiel inspirant que j’ai trouvé digne des fictions les plus cultes telles que « Le trône de fer » ou « Dallas ».

L’inspiration est partout

Je ne vais pas re-résumer l’épisode, on l’aura compris, l’essentiel à retenir est que l’inspiration est partout. C’est d’ailleurs parce que je suis convaincue de ce précepte que je crée et/ou travaille à la création d’exercices d’écriture qui s’appuient sur des supports différents et qui peuvent parfois sembler inattendus.

J’ai déjà répété moult et moult fois que le jeu de rôle est un support d’écriture privilégié. Je nuancerai aujourd’hui en disant : un support de création d’histoire. Mais cette nuance n’est pas le propos du jour et j’y reviendrai lors de prochains projets.

Mais le jeu de rôle n’est pas tout. On peut trouver des idées et de l’inspiration dans la rue, dans un jeu vidéo (vous ai-je déjà dit tout le bien que je pense de Magic the Gathering en termes de potentiel d’inspiration ?), dans une phrase entendue à la radio, dans une chanson…

Tout ce qui procure une émotion et une réflexion est une source valable d’inspiration. Par exemple, j’ai toujours en tête ce moment où, alors que je marchais par un matin encore sombre, j’ai tourné la tête vers une fenêtre au moment où la lumière qui en émanait s’est éteinte. La lumière qui s’éteint a ouvert derrière cette fenêtre un monde que je rêve de pouvoir un jour explorer et je garde ça précieusement en moi pour le jour où j’aurai une autre inspiration à lui conjuguer et du temps à y consacrer.

Exemple de support inspirant : un documentaire sur les macaques

En guise d’exemple, je vais aujourd’hui vous parler d’un documentaire animalier que j’ai vu il y a quelques mois et qui m’a fait réaliser l’incroyable potentiel que contient le monde merveilleux des animaux en matière d’inspiration.

Qui aurait cru que regarder un documentaire sur les singes suffisait pour écrire une histoire digne des plus sombres intrigues du Trône de fer ? Et encore, je dis « inspirer », mais on pourrait se contenter de calquer l’intrigue du docu telle quelle.

L’inspiration, c’est simple comme un docu animalier
L’inspiration, c’est simple comme un docu animalier
Source : wirestock sur Freepik

Ce documentaire résume une année de la vie d’un groupe de macaques en prenant pour personnage central Anna, une jeune mère de basse extraction qui a mis au monde un des bâtards du roi. Anna traverse la sécheresse, la pauvreté, les querelles, les rivalités, le kidnapping de son bébé, la visite inattendue mais ô combien significative du roi ou encore une tentative de coup d’état par un des lieutenants du roi.

Transposée dans un univers original, développée et (à peine) romancée, l’histoire d’Anna a tout pour donner une saga riche en rebondissements et en suspense. Le prince bâtard survivra-t-il à la sécheresse ? Anna et le roi remettront-ils le couvert ? La future mère stressée et kidnappeuse de bébé rendra-t-elle son enfant à Anna ? Et si oui, dans quel état ? Le roi parviendra-t-il à déjouer le coup d’État qui couve et à réaffirmer son autorité auprès des mâles ET des femelles de son clan ?

Autant de questions auxquelles répond le documentaire, mais dont vous pouvez modifier le déroulement et l’issue à votre guise !

L’exercice d’écriture : s’inspirer et adapter à son propos

Je vous propose aujourd’hui de regarder ce documentaire – ou n’importe quel autre de votre choix sur les gnous, les raies ou les caïmans – et de vous en servir pour rédiger le synopsis détaillé d’une histoire que cela vous inspire.

Adaptez les personnages pour qu’ils servent votre propos et choisissez un angle d’attaque pour votre projet : une intrigue sombre et racoleuse, un pamphlet féministe sur le consentement et la condition des femelles de basse condition, une success-story, un portrait de femelle, une romance…
 Vous pouvez évidemment modifier les personnages – ou en ajouter – et le cours et/ou l’issue des évènements à votre guise (la sécheresse peut devenir une épidémie de peste, la kidnappeuse peut profiter de son statut social pour garder l’enfant d’Anna et l’élever, le roi peut épouser Anna et devenir monogame et fidèle…

Le support n’est qu’une inspiration qui doit servir votre création et dont vous pouvez – et devez – vous émanciper.

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Exercice d’écriture : un monstre pour Halloween

Cet exercice paraissant le 31 octobre, il n’y avait pas à chercher bien loin pour en trouver le thème. Pour rester dans la dynamique des exercices précédents, nous allons créer et décrire notre monstre d’Halloween !

Un exercice d'écriture pour Halloween
Un exercice d’écriture monstrueux pour le jour d’Halloween
Source : Freepik

L’exercice d’écriture d’Halloween

Pour cet exercice, j’irai droit au but. J’ai en effet déjà parlé de la création de personnages et de la description dans des articles précédents et je ne vais pas écrire l’historique et la signification de la fête d’Halloween, qui a surtout l’avantage de me fournir un thème facile pour l’exercice du jour.

Comme annoncé en introduction, la consigne sera brève et simple : créer et décrire un monstre ou une créature monstrueuse.

Des monstres pour Halloween
Une belle brochette de monstres pour Halloween
Source : pikisuperstar

Comme ce serait un peu trop simple, pour vous comme pour moi, de m’arrêter là, je vais quand même préciser un peu.

Les difficultés à surmonter

Une description fluide qui s’insère dans la narration

La description de votre créature d’Halloween devra s’insérer dans le contexte d’une rencontre avec læ protagoniste/victime/antagoniste sans suspendre la narration ni le déroulement de l’action en cours.

Et oui, il ne faut pas que l’exercice soit trop simple non plus. S’il s’agissait simplement de mettre l’action en pause le temps de décrire la créature, ce serait trop simple, et trop amateur.

Si l’objectif de ces exercices d’écriture est de prendre du plaisir dans la création et la rédaction, c’est aussi de vous permettre d’appréhender les bases de la narration et de progresser.

Degré d’horreur et sécurité émotionnelle

Bien que l’ambiance d’Halloween se veuille terrifiante et horrifique, si, comme moi, vous n’êtes pas fan du genre et n’aimez pas avoir peur, votre créature et la rencontre que vous allez décrire n’ont pas à être effrayantes. Casimir n’était-il pas « un monstre gentil » ?

Vous pouvez tout à fait dévoyer l’esprit d’Halloween pour y glisser un peu de magie de Noël ou des œufs de Pâques et écrire une scène mignonne et attendrissante, avec juste ce qu’il faut de spooky pour ne pas être hors sujet.

Un compromis à la Monsieur Jack serait non seulement acceptable, mais fortement appréciable !

La règle principale : le plaisir d’écrire

Halloween est une fête qui me laisse de marbre, mais qui reste une opportunité pour un exercice d’écriture publié un 31 octobre.

Pour autant, celui-ci n’a pas à être sanglant et effrayant. Le thème n’est qu’un prétexte, un support pour notre créativité. Dans cet exercice, l’essentiel est d’écrire une description qui s’intègre naturellement à la narration sans mettre l’action en pause, et de vous faire plaisir en imaginant une créature d’Halloween qui vous fera plaisir !

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Exercice d’écriture : improviser ou renforcer un synopsis avec le Story Circle

J’ai récemment publié un article sur le Story Circle et son utilité pour éprouver son histoire autant que pour décortiquer les histoires des autres et mieux appréhender la façon dont elles ont été fabriquées. Je ne vais donc pas y revenir, il est maintenant temps de mettre en pratique et d’utiliser le Plot embryo (ou Story Circle) dans cet exercice d’écriture en deux temps.

Premier temps de l’exercice d’écriture : un peu de décorticage littéraire

Puisque le Plot Embryo nous offre deux possibilités et que choisir, c’est renoncer, j’ai décidé que cet atelier serait double ou ne serait pas.

Pour cette première partie, il suffit de choisir une histoire parmi celles que vous connaissez. Livre, film, série, jeux vidéo… Peu importe. Choisissez l’histoire que vous voulez décortiquer et appliquez-lui le Story Circle comme Lilwen Morrigane l’a fait avec « Hunger games » et « Breaking bad ».

Le Story circle de Dan Harmon
Le Story circle de Dan Harmon Jameswerver, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
  1. La zone de confort
  2. Le désir/besoin
  3. L’entrée dans une situation inhabituelle
  4. L’adaptation
  5. L’obtention
  6. Le prix à payer
  7. Le retour
  8. Le changement

Quand vous avez fini, passez à la suite, ou choisissez une autre histoire et recommencez.

Second temps de l’exercice d’écriture : éprouver/improviser le synopsis d’une histoire en s’appuyant sur le Story Circle

Pour cette seconde phase de l’exercice, vous avez deux options :

Vous avez une histoire en cours de création

Dans ce cas, appliquez le Story Circle à votre histoire et voyez comment cet outil narratif peut vous aider à la consolider.

Vous n’avez pas d’histoire en cours de création

Si vous n’avez aucun projet sur le feu, utilisez le Plot Circle pour improviser le synopsis d’une histoire.

Créez un personnage et placez le dans une situation initiale simple. Vous pouvez vous servir d’archétypes pour démarrer plus rapidement. Ensuite, en vous aidant du Plot Embryo, développez un scénario cohérent et inspirant (qui vous inspire et/ou vous amuse).

Et après ?

Une fois l’exercice fini, si votre histoire vous laisse indifférent·e, vous pouvez en rester là. En revanche, si la base que vous avez créée vous semble intéressante et que vous avez envie d’approfondir, n’hésitez pas à reprendre votre synopsis depuis le début pour faire toutes les corrections et modifications que vous jugerez nécessaires pour affiner et étoffer cette histoire.

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Exercice d’écriture basé sur « Gazette ta life », un jeu de rôle pour rendre le quotidien sensationnel

Ce n’est un secret pour personne, je trouve que le jeu de rôle est un excellent support de création et d’écriture. Et comme j’aime autant faire écrire qu’écrire moi-même, je résiste rarement à l’opportunité de proposer un outil facilitateur d’écriture ludique. Après Fracture, laissez-moi vous présenter « Gazette ta life », un petit jeu de rôle pour écrire en s’amusant.

Le jeu de rôle pour stimuler l’écriture et la créativité

Pour celles et ceux qui me connaissent, c’est tout sauf un scoop, mais pour les autres, sachez que j’ai une conviction que je partage avec de nombreuses personnes et que je m’en vais vous clamer haut et fort :

Le jeu de rôle est un formidable support de création et d’écriture.

Qu’il soit textuel, vidéo ou « sur table », il permet aux joueureuses de créer des univers, des personnages et des histoires qui peuvent servir de base pour développer des fictions plus abouties.

Il ne manque plus qu’une intention, un propos, et on aura alors tous les ingrédients pour une histoire capable de faire vibrer.

« Gazette ta life », ma participation au concours « Un petit JDR 2024 » 

C’est avec cette conviction chevillée au corps et l’envie de faire écrire qui m’anime depuis toujours que j’ai créé « Gazette ta life » pour le concours « Un petit JdR » 2024.

Petit parce que la consigne du concours était de ne pas dépasser les 500 mots. L’autre consigne, c’était le thème de cette édition, qui était « quotidien ». J’ai choisi de mêler deux définitions du mot, en prenant le quotidien journalistique pour la forme et le quotidien de læ joueureuse pour le contenu.

Le but de ce JdR solo de type journaling est avant tout de trouver du plaisir dans la créativité que le support permet, en parodiant le quotidien pour le dédramatiser, mais aussi pour en garder une trace, pour soi ou pour transmettre.

Dans le pdf du jeu, j’ai principalement donné des exemples qui permettent de tourner en dérision le quotidien et les moments insignifiants ou difficiles qu’il peut nous faire vivre, mais on pourrait aussi bien glorifier les premiers pas du petit dernier façon article épique de journal sportif, ou réaliser une chronique gastronomique à propos du sandwich avalé pendant la pause déjeuner.

Cela permet par exemple de prendre de la distance vis à vis d’un évènement pénible de la journée, ou de donner du relief et du piquant à une journée atrocement morne et banale.

On pourrait également imaginer un parent qui consignerait chaque jour un moment de la journée de son enfant depuis sa naissance (de l’enfant ou du journal), comme autant de souvenirs anodins et précieux à conserver ou à lui transmettre plus tard (imaginez votre enfant qui « hérite » de votre gazette à votre mort et qui découvre vos articles, chroniques, dessins et autres photos des moments les plus insignifiants et les plus glorieux de sa vie que vous avez recueillis chaque jour pendant toutes ces années avec soin et amour).

Un journal intime journalistique
Illustrer son journal intime journalistique

Votre gazette peut être légère et parodique ou grave et cathartique. Elle peut durer une semaine ou dix ans. C’est à chacun d’en faire ce qu’iel veut, le but étant avant tout de stimuler la créativité en s’amusant avec le contenu, mais aussi avec la forme (illustrations, collages, rubriques annexes…). Je ne vais toutefois pas développer ici les possibilités cosmétiques, que chacune et chacun adaptera à ses propres envies et compétences.

La sécurité émotionnelle

Attention ! Même si l’objectif est d’extérioriser un évènement pour le mettre à distance, choisir un moment de votre journée qui vous a procuré une vive émotion peut la raviver et créer une insécurité émotionnelle. Le mythe de l’écrivain·e puisant son talent dans la souffrance a beau avoir la vie dure, je pense au contraire que c’est dans le plaisir qu’on crée le mieux.

C’est à vous de gérer votre propre sécurité émotionnelle et de savoir jusqu’à quel point vous êtes prêt·e, ou pas, à vous confronter à des moments et des émotions difficiles.

L’exercice du jour : une partie de « Gazette ta life »

Pour cet exercice, je vous propose de vous servir du jeu de rôle « Gazette ta life » et de vous mettre dans la peau d’un·e journaliste de votre choix (sportif, économique, investigation, faits divers, people…).

Choisissez un évènement de votre journée, banal ou exceptionnel, qui vous a rendu heureux·se, triste ou mis·e en colère et que vous souhaitez exorciser, magnifier ou célébrer.

Une fois le moment de votre journée choisi, faites-en un article journalistique avec le ton de votre choix. Agrémentez – ou non – votre gazette avec des illustrations, des collages, des rubriques annexes et tout ce qui vous permet d’exprimer votre créativité et de ressentir du plaisir.

Écrivez bien, et surtout, amusez-vous !

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Le « Plot embryo », un outil narratif pour construire des histoires

Pour cet article, je dois avant tout remercier Lilwen Morrigane, mon amie et collègue autrice, et sa lettre d’information « L’Imaginarium de Lilwen Morrigane », que je vais simplement me contenter de résumer tout en vous invitant à la lire et à vous y abonner.

L’outil narratif que je vous présente dans cet article est un peu dans la veine des décorticages littéraires que je propose quelquefois. En effet, il permet à la fois de décortiquer des textes pour en appréhender le fonctionnement, et de créer des histoires en proposant un cadre narratif circulaire largement éprouvé et donc, redoutablement efficace.

Le « Plot embryo », un schéma narratif pour faciliter la création d’histoires

Cet outil narratif, qu’on trouve aussi sous le nom de « Story circle », est un dérivé du fameux « voyage du héros », bien connu de toutes celles et tous ceux qui veulent appréhender les codes narratifs et écrire de belles histoires.

Contrairement à ses cousins qui proposent un schéma narratif linéaire, le Story Circle est un outil d’écriture qui permet de créer une boucle narrative qui va de la « zone de confort » du personnage principal (la situation initiale) à la transformation opérée par son parcours en passant par moult péripéties aux conséquences plus ou moins graves.

Il s’applique à l’intrigue globale d’une histoire, mais également aux intrigues secondaires, ce qui permet de donner à coup sûr du relief aux personnages principaux et secondaires en leur conférant des désirs, des besoins et des obstacles.

Le Story Circle, un schéma narratif en huit étapes

Le Story circle de Dan Harmon
Le Story circle de Dan Harmon Jameswerver, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Les huit étapes de cette trame narrative proposent un schéma efficace pour construire une histoire riche. Toutefois, rien de nouveau sous le soleil, le Story Circle ou Plot Embryo ou Voyage du héros ou quel que soit son nom, n’est jamais qu’une version plus ou moins détaillée du bon vieux schéma narratif qu’on apprend à l’école primaire.

  1. La zone de confort = situation initiale
  2. Le désir/besoin = élément perturbateur
  3. L’entrée dans une situation inhabituelle = péripéties
  4. L’adaptation = péripéties
  5. L’obtention = péripéties
  6. Le prix à payer = point culminant
  7. Le retour = dénouement
  8. Le changement = situation finale

Tout comme Lilwen Morrigane dans l’article qui m’a servi de base pour celui-ci, vous pouvez vous amuser à appliquer ce schéma narratif à vos films, livres, jeux vidéo et séries préférées. Cet exercice de décorticage narratif vous permettra non seulement de vérifier son usage et son utilité, mais également de bien en comprendre le fonctionnement et de vous l’approprier pour produire des récits.

Le Plot Embryo appliqué à « Le dernier pas »

« Le dernier pas », c’est une série littéraire que j’ai écrite pour Rocambole. Une romance qui se veut dans les clous du genre tout en essayant de se défaire de ce côté guimauve qui peut avoir tendance à m’agacer.

Je l’ai écrite « au feeling », comme une bonne jardinière qui se respecte. Depuis, je me suis formée, j’ai appris, j’ai travaillé et évolué, tel un Pokemon, pour devenir une sorte de paysagiste, compromis contre-nature pourtant très répandu entre le jardinier et l’architecte.

Pour illustrer cet article et éprouver mes compétences de l’époque, je lui ai appliqué le schéma narratif du Story Circle, à mes risques et périls.

  1. La zone de confort

Ça commence mal, puisque Clotilde, le personnage principal, est dès le début de l’histoire dans  l’inconfort le plus total. Bien que mal à l’aise, elle est toutefois dans une situation initiale classique, puisqu’elle rabâche contre le patriarcat pendant que sa mère la rembarre.

  1. Le désir/besoin

S’émanciper, en tant que femme, des attentes de la société à son égard

  1. L’entrée dans une situation inhabituelle

Elle flirte avec Sékou, un invité, au cours d’une danse. Elle le revoit par hasard lors d’un dîner.

  1. L’adaptation

Clotilde doit faire face au désir de cet homme et à son propre désir.

  1. L’obtention

Ils finissent par quitter le dîner et passent la nuit ensemble

  1. Le prix à payer

Clotilde a caché à Sékou le fait qu’elle était en couple. Elle quitte son compagnon, qu’elle n’aime plus, et perd Sékou, qui se sent trahi et manipulé. Le cœur brisé, elle essaie de surmonter son désespoir.

  1. Le retour

Apaisée et entourée, Clotilde a repris le dessus. Jusqu’à ce qu’elle croise à nouveau Sékou par hasard chez des amis communs. Face à ses reproches, elle explose. Le couple s’isole pour une franche explication. Clotilde balance ses quatre vérités à Sékou et part sans demander son reste, le laissant comme deux ronds de flan. Bien que toujours amoureuse, elle est libérée de la pression, de la culpabilité et des attentes des autres.

  1. Le changement

Sékou revient dans sa vie. Tous deux peuvent enfin s’exprimer librement avec sincérité et laisser une nouvelle chance à leur histoire.

Ma foi, je m’en étais pas si mal sortie !

Conclusion

Le Story Circle, ou Plot Embryo, est un outil narratif intéressant pour encadrer et faciliter la création d’histoire. Il peut également servir à décortiquer les histoires déjà connues pour comprendre comment elles fonctionnent et comment on peut soi-même les construire, un peu à la manière d’un mécanicien ou d’une horlogère qui démonte un mécanisme pour en comprendre les rouages et comment le construire et le réparer.

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Exercice d’écriture : multiplier les obstacles avec la Loi de Murphy

La fiction s’inspire largement de la Loi de Murphy
Periscope Film LLC, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

La Loi de Murphy est une des lois utilisées notamment pour améliorer la productivité et la gestion du temps. Elle énonce, à peu de choses près, que tout ce qui est susceptible de mal se passer se passera mal.

Cette loi et ses variantes m’ont donné envie de les détourner de leur cadre et de les utiliser pour booster la créativité et s’amuser avec l’écriture.

La Loi de Murphy

Je ne vais pas faire ici un cours sur la Loi de Murphy, Wikipédia fait ça bien mieux que moi. Je vais me contenter de la présenter brièvement, afin de voir les différentes possibilités qui s’offrent à nous en matière d’écriture.

La Loi de Murphy, et sa version nuancée en conception

La version la plus pessimiste de cette loi consiste à dire que « tout ce qui est susceptible de mal se passer se passera mal ».

Mais il existe une version plus nuancée qui est devenue une loi de conception :

« S’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. »

En gros, les concepteurices doivent prendre en compte toutes les utilisations potentielles, même les plus stupides et les plus improbables, qu’un·e utilisateurice pourraient faire de leur création.

Poussée à son extrême, cette définition aurait une légère tendance à nous mener vers la comédie et la parodie. Mais dans une utilisation raisonnable de la règle, cela nous dit simplement que si une erreur menant à la catastrophe est possible, il y aura forcément quelqu’un pour la faire à un moment donné (qui peut faire ou ne pas faire partie de notre histoire ^^).

La réflexivité de la loi de Murphy, ses différents aspects et ses dérivés

L’article Wikipédia sur la Loi de Murphy en présente 4 aspects qui sont autant de pistes pour exploiter cette loi en écriture. On peut d’ailleurs trouver à la fin de l’article diverses œuvres de fiction qui font référence ou qui sont directement basées sur cette loi.

Ces aspects, ainsi que le principe de réflexivité et les dérivés de la Loi de Murphy, sont autant d’inspirations pour travailler ses textes et s’amuser avec l’écriture. Je vous les présente rapidement, mais je vous invite à lire l’article Wikipédia pour mieux apprécier toutes les nuances et possibilités qu’offre cette loi.

L’aspect humoristique

Tout foire tout le temps, quoi qu’on fasse, et souvent de la façon la plus inattendue et/ou (surtout) la plus absurde.

L’aspect statistique

Sur la quantité de personnes qui utiliseront un appareil, il en existe forcément une ou plusieurs qui auront une utilisation inattendue/inappropriée/idiote de cet appareil, ce qui conduira à une catastrophe (y a qu’à voir, par exemple, la quantité et la diversité des objets extraits de l’anus des gens aux urgences).

L’aspect cognitif

Un évènement négatif nous marque plus qu’un évènement positif et on aura plus facilement tendance à en parler moult fois dans la journée sans pour autant évoquer toutes les choses positives qui ont pu nous arriver (toutes ces fois où la Loi de Murphy ne s’est pas appliquée ! ).

L’aspect physiologique

Le stress induit par une première erreur a tendance à nous conduire vers un enchaînement d’erreurs. Surtout si un caractère d’urgence vient s’ajouter à une situation déjà compliquée.

La réflexivité de la Loi de Murphy

La Loi de Murphy s’applique à elle-même, ce qui donne quelque chose comme : ce qui pourrait mal tourner ne tournera pas forcément mal, surtout si on s’y attend. Et inversement : c’est quand on ne s’attend plus à rien que le pire arrive (classique, et tellement nécessaire pour raconter une bonne histoire ! ).

Je vous renvoie là aussi à l’article, qui explique mieux que moi ce principe de réflexivité et les applications qu’on peut en faire.

Les lois dérivées

Je ne vais pas non plus les détailler, mais je les cite rapidement, parce qu’elles ont un potentiel incroyable pour notre atelier d’écriture ludique ^^

La Loi de la tartine beurrée

Celle-ci est célèbre et ça marche aussi avec la confiture ! Transposée à n’importe quel autre sujet, ça peut ouvrir de belles possibilités.

La loi de la tartine beurrée, dérivée de la Loi de Murphy

La Loi de l’emmerdement maximum

Quand un ennui survient, il n’arrive jamais seul. Pas besoin que j’explicite  l’intérêt narratif de cette loi, pas vrai ?

L’effet démo

Un objet qui fonctionne bien connaîtra forcément une défaillance lors de sa présentation/démonstration. En France, il est connu sous le nom « effet Bonaldi », à cause des déboires récurrents de l’animateur pendant les émissions télévisées (l’effet Carmouze marcherait aussi).

La Loi du Fatal Error en informatique

Moins on sauvegarde, plus on a de risques que l’ordi/le programme plante.

L’effet groupe

Quand on joue seul ou avec des inconnus, on assure, mais dès qu’on joue avec des proches, on joue fatalement comme une merde. Imaginez Zidane se faire mettre à l’amende au foot par ses cousin-es.

L’exercice d’écriture de janvier : booster les obstacles du protagoniste avec la Loi de Murphy

Je suis sûre que vous voilà à présent aussi convaincu·e que moi du potentiel ludique et créatif de la Loi de Murphy et de toutes ses dérivées pour un exercice d’écriture amusant. C’est pourquoi je vous propose de nous inspirer de cette loi pour notre atelier du mois de janvier.

Vous pouvez partir du principe de base qui dit que tout ce qui est susceptible de mal se passer se passera mal, choisir une ou plusieurs variantes de la loi, insister sur un de ses 4 aspects ou préférer le principe de réflexivité pour rédiger votre texte.

Si toutes ces variantes vont dans le même sens, elles peuvent apporter une subtilité qui orientera votre texte vers un genre spécifique ou une direction plus/moins nuancée.

Par exemple, l’effet démo peut avoir un fort potentiel comique (ou tragique, selon la situation et les enjeux), alors que l’effet groupe peut conduire à un moment de grande tension (par exemple, dans un contexte comme Squid Games :s), voire d’humiliation pour le personnage et donner un texte plus dramatique (ou comique, encore une fois selon les enjeux et la situation).

Idem pour la Loi de l’emmerdement maximum, qui peut amener à une accumulation comique de déboires ou à une surcharge tragique d’évènements dramatiques.

Je me souviens par exemple avoir pleuré toutes les larmes de mon corps quand j’étais étudiante devant un téléfilm de la 6 dans lequel un couple pour qui tout allait bien se faisait contaminer par le SIDA, qu’iels transmettaient à leur bébé, et l’homme mourrait d’un cancer dû à sa séropositivité, bref, C’ÉTAIT L’HORREUR TOTALE !

L’exercice d’écriture

Commencez par définir votre situation initiale et amusez-vous en infligeant toutes les catastrophes possibles à vos personnages dans un crescendo d’imprévus et de bévues. Faites dégénérer des situations toujours plus improbables et explorez mille et un obstacles qui seront autant de façons de faire évoluer votre histoire.

Ne vous souciez pas encore de trouver des solutions, cela fera probablement l’objet d’un prochain exercice :p

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Exercice d’écriture : poser les bases narratives d’une histoire avec Fracture

Contrairement à ce que son nom semble indiquer, Fracture n’a rien à voir avec une quelconque histoire d’os brisés. Vous découvrirez l’histoire de son nom dans le pdf des conseils d’utilisation de cet outil, qui n’a d’autre vocation que de vous accompagner dans la création de vos histoires, de vous divertir et d’encourager la créativité et le fun.

Support d’écriture créative et ludique, Fracture peut aussi bien être un outil de création d’histoires qu’un jeu de rôle ultra libre invitant ses joueureuses à un délire total et irrévérencieux (voir l’exemple dans la notice).

Un support pour poser les bases narratives d’une histoire

Cet outil ludique, conçu à partir du jeu Fractal, a été créé à partir de mon expérience d’autrice et d’éditrice, de ce que j’ai pu apprendre en termes de narration, notamment en travaillant avec Julien Simon, mon responsable édito chez Rocambole/Doors.

Je l’ai conçu pour aider les personnes qui le souhaitent à créer et/ou développer leur intrigue à partir de six éléments essentiels à une bonne histoire, à savoir les personnages, leurs relations, leurs désirs, leurs besoins, les obstacles et les enjeux.

Un support d’écriture créative

Avec Fracture, vous pouvez tenter, oser, inventer, innover. En se laissant guider par les dés, on peut développer, aller plus loin, s’ouvrir de nouvelles pistes à explorer auxquelles on n’aurait jamais pensé. C’est l’outil idéal pour expérimenter une idée, la tordre dans tous les sens et voir comment on peut l’améliorer, l’étoffer et rendre l’histoire encore plus prenante, ou encore plus délirante !

Une carte mentale pour relier ses idées
Une carte mentale pour relier ses idées
freepik

Un support d’écriture ludique

Fracture, c’est aussi le moyen de laisser libre cours à ses délires et à sa fantaisie, de se laisser aller à l’absurde, juste pour le plaisir d’inventer des âneries et de se marrer. Parce qu’un des objectifs de l’outil, et de mes ateliers en général, c’est de proposer des exercices qui permettent de trouver du plaisir dans l’acte de création et d’écriture. Parce qu’il ne faut pas forcément souffrir pour écrire.

L’exercice d’écriture du mois

Choisissez l’angle d’approche qui vous convient (ludique, narratif, expérimental) et posez les bases d’une histoire à partir d’une partie de Fracture. Pour l’instant, ne vous posez pas de questions sur la rédaction ni le style. Contentez-vous de poser les bases narratives d’une histoire en vous aidant de Fracture (ça m’aidera aussi à mesurer l’efficacité de mon outil :p ), à savoir vos personnages, leurs interactions et ce qui les motive.

Rendez-vous dans la prochaine Niouzlet pour voir ma propre tentative !

Publié dans jeu de rôle, narration

Exercice d'écriture #1 basé sur le jeu de rôle : définir un univers et créer un personnage

Chose promise, chose due, voilà un premier exercice d’écriture basé sur le jeu de rôle, qui consiste plutôt en un échauffement. Il pose des bases qui pourront être ensuite modulées, modifiées, remplacées ou réutilisées à loisir pour les exercices suivants. Il permet avant tout de réfléchir à son histoire et à son ou ses personnages, avant de commencer la rédaction proprement dite. Il pourra servir de point de départ pour chacun de vos travaux d’écriture.

Choisir un univers

La première chose à faire est de choisir un univers et de le définir, même vaguement. Peu importe l’univers, ce qui compte, c’est de savoir à quelle sauce vous allez manger vos personnages. À la sauce médiévale piquante ? Dans un bouillon techno-futuriste ? Sur une tranche de fantastique ? Dans un bol de préhistoire ? Avec une cuillère de réalisme ou, au contraire, une pincée de fantaisie ? Quelle que soit la popote que vous mijotez pour vos petits personnages chéris, le choix de la marmite est une étape à ne pas négliger. Évidemment, rien n’interdit d’écrire l’histoire d’un dragon philosophe et guitariste qui vit en 2957 dans une technopole. Le décalage peut même être intéressant et, surtout, amusant.

Choisir l'univers pour son jeu de rôle
Choisir l’univers pour son jeu de rôle
Freepik

Mais pour cet exercice, essayons d’établir une certaine cohérence entre l’univers et le personnage. Vous pouvez bien évidemment choisir l’univers d’un livre, d’une série ou d’un film que vous aimez et qui vous inspire. Si vous avez toujours rêvé d’être professeur à Poudlard, de buter des zombies aux côtés de Rick ou de hacker la Matrice, c’est le moment.

Créer son personnage

C’est maintenant l’heure de créer son personnage. On le réfléchit, on l’imagine et on le décrit. Je ne vais pas vous indiquer une liste de caractéristiques à définir car, d’après moi, il n’y a rien d’obligatoire. L’essentiel est de poser une base suffisante pour pouvoir raconter son histoire et pas de raconter son histoire en posant les bases (oui, la nuance est subtile). J’ai par exemple commencé à jouer Pincemi sur la base de trois mots.

Vous pouvez décrire des traits de caractère, donner une description physique plus ou moins complète et, surtout, tracer quelques lignes de son passé et de ses aspirations. Ce sont avant tout ces deux choses qui guideront les paroles, les actions et les réactions de votre personnage. L’autre élément qui influencera son évolution, c’est bien évidemment le contexte (et les embûches que je sèmerai sur sa route au fil des exercices).

Choisir les caractéristiques de son personnage
Choisir les caractéristiques de son personnage
Freepik

Une fois que vous avez l’univers et une esquisse de personnage, vous pouvez vous amuser. Au fur et à mesure des exercices, je vous proposerai des situations et des défis qui stimuleront l’imagination tout en faisant travailler l’écriture.

Je me prête au jeu

Parce que c’est un peu trop facile de donner des conseils et des consignes et de laisser les autres bosser. Pour exemple, je vais vous présenter ici un personnage que j’ai créé pour un jeu de rôle mi-déjanté mi-réaliste. J’avais envie, en partant d’un cliché, d’explorer et de développer un certain profil de femme.

L’univers :

Une sorte de Collège Universitaire américain. On y apprend tout et n’importe quoi. Les profs et les élèves sont de tous âges et de tous horizons. Une rubrique city pour des rp plus généraux est également disponible.

Mon personnage :

Victoria Cunningham : elle a 42 ans. Jolie et sophistiquée, elle a un physique à la Heather Locklear. Elle est tombée enceinte de son petit ami capitaine de l’équipe de foot à 17 ans. Elle était jeune, belle, pom-pom girl et populaire. Elle a abandonné le lycée et renoncé à tout pour devenir mère, tandis que son petit ami finissait le lycée et trouvait un travail. Ils se sont mariés, elle a mis au monde un autre enfant et a consacré sa jeunesse à élever leurs deux enfants, tandis que son mari se consacrait à sa carrière, d’ailleurs brillante.

À présent, les enfants sont grands, ils ont quitté la maison et le mari de Victoria, dévoué à son travail et à sa secrétaire, est souvent absent. Seule et désoeuvrée, Victoria s’ennuie. Elle décide de reprendre ses études et sa vie là où elle les a laissées il y a plus de 20 ans. Décidée à vivre la jeunesse qu’elle a sacrifiée à des enfants ingrats et un mari adultère, la quadra, pimbêche, bourgeoise et hautaine à l’esprit étriquée enverra tout valser pour retrouver insouciance et liberté.

Mon envie, avec ce personnage, était de la bousculer et de la plonger dans le chaos, en lui faisant vivre, entre autre, une romance passionnée et charnelle avec un homme beaucoup plus jeune.

Une fois que c’est écrit, qu’est-ce qu’on fait ?

Vous pouvez m’envoyez vos écrits, pour avis, conseils, suggestions, ou pour le plaisir. Pour toute demande d’aide ou d’accompagnement, vous pouvez laisser un commentaire ou m’envoyer un e-mail.

doublurestylo@gmail.com

À vous de jouer !