Pour faire suite à la création de la nouvelle série d’articles sur le podcast « Procrastination », et comme je croule sous les bonnes idées, je me suis dit que j’allais associer un peu de mise en pratique à la théorie. Je propose donc aujourd’hui un exercice d’écriture basé sur l’épisode 1 – « La technique en question » – dont j’ai publié le résumé la semaine dernière.
Comme le sujet de cet épisode est vaste, et comme je n’aime pas ça, j’ai choisi de traiter la description.
La description en littérature
Comme beaucoup, j’ai été abreuvée aux classiques pendant les années collège et lycée, et comme beaucoup, j’ai dû lire Balzac. Sa capacité à décrire une chaussure dégueulasse pendant trois pages m’a laissée circonspecte. Je me suis longtemps demandé quel était l’intérêt de cet exercice de style, en dehors d’exposer sa virtuosité au monde entier.

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En vrai, il y a au moins deux raisons et je les connais, mais laissez-moi être de mauvaise foi, s’il vous plaît.
L’immersion
La première, la plus basique et évidente, c’est l’immersion. Donner une description détaillée permet aux lecteurices de peindre une représentation mentale des lieux et des personnages et favorise l’immersion dans l’histoire et son univers.
C’est dans cet aspect que je trouve la description limitante et c’est la raison pour laquelle je décris très peu mes personnages : parce que j’aime l’idée que chacun·e puisse les imaginer avec sa propre perception et favoriser ainsi son identification aux personnages.
Le focus
La deuxième raison, c’est le focus. On attire l’attention du lecteur ou de la lectrice sur un point précis pour en dire quelque chose. Par exemple, trois pages sur une chaussure trouée et crasseuse ne permet pas de parler de la passion du narrateur pour la cordonnerie, mais met plutôt l’accent sur la modestie, voire la pauvreté (ou la radinerie) extrême du personnage qui la porte.
La description peut attirer l’attention sur un détail particulièrement révélateur, mais aussi sur une fausse piste, ou encore un élément crucial pour la suite de l’histoire et dont il faut à tout prix se souvenir.
L’exercice du jour : écrire une description
Pas de suspense ni de surprise. Après avoir placé autant de fois le mot « description », il restait peu de place pour le doute quant au sujet de l’exercice du jour. Comme dirait Sardoche :
Mais c’était sûr, en fait !
La consigne est donc simple et limpide : rédigez une description. Pas d’obligation sur l’objet de votre description : vous pouvez choisir un personnage, un lieu, un objet ou encore un bout de quelque chose.
La seule contrainte que j’ajoute est plus un rappel qu’autre chose : ne vous arrêtez pas à la description visuelle de votre sujet. Rendez votre description plus vivante et intéressante en faisant participer tous les sens : les odeurs, les sons, les sensations au toucher ou encore le goût peuvent donner une touche bienvenue de sensualité ou renforcer/contredire les informations perçues par la vue. Faire appel à plusieurs sens favorise les représentations mentale et donc, l’immersion.
