Je ne vais pas réexpliquer pourquoi les adverbes, c’est mal et pourquoi il faut les remplacer chaque fois qu’on le peut. C’est comme ça et pis c’est tout. Et s’il vous faut vraiment une raison, vous pouvez lire l’article dans lequel j’explique à peu près correctement comment on rend un texte meilleur en faisant la chasse aux adverbes.
L’exercice d’écriture : Les adverbes, attrapez-les tous !
On va donc passer directement à la consigne, qui se base sur le magnifique et très travaillé exemple que j’ai donné dans l’article en question :
« Il se pencha légèrement. ».
L’exercice se déroulera en deux temps.
Étape 1 : le contexte
Vous allez d’abord essayer d’imaginer un ou plusieurs contextes à cette phrase. Qu’est-ce qui se passe avant ? Pourquoi se penche-t-il ? Pourquoi légèrement ? Et que se passe-t-il ensuite ? Comme ça risque d’être marrant, vous pouvez en imaginer plusieurs, dans plusieurs genres littéraires différents.
Étape 2 : faire mieux
Je sais, étant donnée la phrase de départ, ça ne va pas être compliqué de faire mieux. Mais il y a sans doute plusieurs façons de le faire, surtout si vous avez imaginé plusieurs contextes possibles.
Vous allez donc reformuler cette phrase pour éliminer l’adverbe et la rendre plus intéressante sur les plans stylistique et narratif. Et ce, autant de fois que vous avez de contextes. Ou que vous avez d’idées. Ou les deux.
Le bon adverbe, c’est celui qu’on n’utilise pas
En imaginant des contextes possibles à cette phrase, on se rend compte de façon indiscutable de son affligeante banalité et de son total manque d’intérêt et on prend conscience qu’en cherchant à remplacer l’adverbe, on arrive à formuler une phrase plus riche et intéressante à plusieurs niveaux.
Convaincu·e de cette vérité absolue, vous allez pouvoir partir à la chasse aux adverbes de vos propres manuscrits et vous penserez à moi quand vous tomberez sur une phrase à peu près aussi intéressante que cette de mon exemple ^^.
Les adverbes sont les grands mal-aimés de l’écriture. À raison, car s’ils peuvent s’avérer utiles, ils sont rarement incontournables et peuvent la plupart du temps rester sur le banc des remplaçants au profit de mots plus précis, adaptés et percutants.
Ami·es auteurices, dites « non » aux adverbes !
Avant, je ne faisais pas très attention aux adverbes. Comme la plupart des gens, j’utilisais ces mots-outils pour donner un complément d’information sur le ton, l’action en cours ou la façon dont le personnage se déplace. Lentement, doucement, légèrement, sérieusement, obstinément…
Jusqu’à cet « Atilié » d’écriture en ligne avec Michael Roch – où l’auteur nous fait non seulement gratter des lignes, mais prend le temps de lire et commenter nos productions. Un jour, c’est tombé sur moi et j’ai découvert sa défiance envers les adverbes. Sa mise en garde à leur encontre a sonné pour moi l’heure d’une prise de conscience et une révélation quasi divine : les adverbes, c’est le mal.
Au cours de mes corrections éditoriales, j’ai pu confirmer à maintes reprises cette vérité devenue évidence : la plupart du temps, le texte gagne à tous les niveaux quand on remplace les adverbes. Précision, richesse du vocabulaire, impact des mots mieux choisis, plus adaptés et plus puissants.
Hashtag balance ton adverbe (à la poubelle)
Il m’arrive d’avoir de la peine pour eux. Pas au point de les défendre ou de les réhabiliter, bien sûr. Mais je me mets à leur place, abandonnés et dénigrés du jour au lendemain après tant de bons et loyaux services.
Mais cette émotion ne suffit pas à rétablir l’aveuglement et à me faire oublier combien, en fait, les adverbes sont souvent le choix de la facilité.
Pas besoin de théorie fumeuse interminable, de cours de grammaire avancée et de grandes démonstrations pour s’en rendre compte. Faites l’essai et vous verrez, c’est aussi flagrant que mathématique :
Un adverbe remplacé = plus de style, et plus de sens.
Soyons honnêtes. Qu’apporte véritablement (mouahahah un adverbe) l’adverbe « légèrement » dans la phrase :
« Il se pencha légèrement. »
Que. Dalle.
C’est une phrase d’une banalité affligeante, vide de beauté autant que de sens. Bah oui, qu’est-ce que ça veut dire, « se pencher légèrement ». Rien du tout. Du moins, rien d’intéressant. S’est-il penché vers l’arrière ou vers l’avant ? Dans quel but ? Avec quelle intention ? Vers qui ? Vers quoi ? Est-ce un rapprochement de proximité physique de type romance ou de type menace ?
Et si, au lieu d’écrire une platitude, on réfléchissait à faire passer de vraies infos et de vraies émotions dans nos phrases ?
Et si, au lieu de mettre le premier mot qui nous vient, on prenait quelques instants pour réfléchir à ce qu’on veut faire passer et à chercher les mots – plutôt qu’un mot – qui vont donner un style littéraire porté par la précision et l’émotion plutôt que par la paresse (beaucoup d’auteurices cachent leur paresse stylistique et orthographique derrière le style et vous savez quoi ? Ça se voit) et l’ego (vous savez, les styles alambiqués pour démontrer sa grande maîtrise et se masturber l’ego).
Dans un contexte de romance où on voudrait instiller une petite dose de sensualité, on pourrait envisager quelque chose comme :
« Il approcha son visage à quelques centimètres de l’oreille de Kelly – juste assez pour qu’elle sente le souffle de son murmure et lui donner envie de combler la distance qui les sépare. »
Oui, c’est un peu plus long, mais c’est aussi un peu plus évocateur que « se pencher légèrement ». Ça demande de prendre un temps pour réfléchir à ce qu’on veut écrire et de corriger son texte pour qu’il colle à notre représentation de la scène autant qu’à notre intention.
Les adverbes, c’est comme les Kleenex : mieux vaut les jeter après la première utilisation
En conclusion, je dirais que les adverbes sont très bien pour le premier jet. Ils permettent de capturer l’idée pour ne pas la perdre et d’avancer dans la rédaction sans perdre de temps.
En revanche, au moment de la réécriture, pour donner du relief au style et de la précision au texte, il est primordial de les traquer et de se demander pour chacun d’entre eux si on ne peut pas le remplacer.
Votre mission ? Traquer tous les adverbes et les éliminer Source : Freepik
Je ne prône évidemment pas l’extermination totale des adverbes et vous invite à en laisser quelques-uns quand rien de mieux ne vous vient, car mieux vaut un adverbe un peu creux que rien.P.S. : Si tu as du mal à traquer tes adverbes et/ou à les remplacer, je t’invite à me contacter sur ComeUp ou sur Ko-Fi, selon tes préférences et tes moyens.
Pour cet exercice créé à partir de l’épisode 2 de la saison 1 du podcast Procrastination « Mais où allez-vous chercher tout ça ? », j’ai décidé de partir sur un exemple personnel de support au potentiel inspirant que j’ai trouvé digne des fictions les plus cultes telles que « Le trône de fer » ou « Dallas ».
L’inspiration est partout
Je ne vais pas re-résumer l’épisode, on l’aura compris, l’essentiel à retenir est que l’inspiration est partout. C’est d’ailleurs parce que je suis convaincue de ce précepte que je crée et/ou travaille à la création d’exercices d’écriture qui s’appuient sur des supports différents et qui peuvent parfois sembler inattendus.
J’ai déjà répété moult et moult fois que le jeu de rôle est un support d’écriture privilégié. Je nuancerai aujourd’hui en disant : un support de création d’histoire. Mais cette nuance n’est pas le propos du jour et j’y reviendrai lors de prochains projets.
Mais le jeu de rôle n’est pas tout. On peut trouver des idées et de l’inspiration dans la rue, dans un jeu vidéo (vous ai-je déjà dit tout le bien que je pense de Magic the Gathering en termes de potentiel d’inspiration ?), dans une phrase entendue à la radio, dans une chanson…
Tout ce qui procure une émotion et une réflexion est une source valable d’inspiration. Par exemple, j’ai toujours en tête ce moment où, alors que je marchais par un matin encore sombre, j’ai tourné la tête vers une fenêtre au moment où la lumière qui en émanait s’est éteinte. La lumière qui s’éteint a ouvert derrière cette fenêtre un monde que je rêve de pouvoir un jour explorer et je garde ça précieusement en moi pour le jour où j’aurai une autre inspiration à lui conjuguer et du temps à y consacrer.
En guise d’exemple, je vais aujourd’hui vous parler d’un documentaire animalier que j’ai vu il y a quelques mois et qui m’a fait réaliser l’incroyable potentiel que contient le monde merveilleux des animaux en matière d’inspiration.
Qui aurait cru que regarder un documentaire sur les singes suffisait pour écrire une histoire digne des plus sombres intrigues du Trône de fer ? Et encore, je dis « inspirer », mais on pourrait se contenter de calquer l’intrigue du docu telle quelle.
L’inspiration, c’est simple comme un docu animalier Source : wirestock sur Freepik
Ce documentaire résume une année de la vie d’un groupe de macaques en prenant pour personnage central Anna, une jeune mère de basse extraction qui a mis au monde un des bâtards du roi. Anna traverse la sécheresse, la pauvreté, les querelles, les rivalités, le kidnapping de son bébé, la visite inattendue mais ô combien significative du roi ou encore une tentative de coup d’état par un des lieutenants du roi.
Transposée dans un univers original, développée et (à peine) romancée, l’histoire d’Anna a tout pour donner une saga riche en rebondissements et en suspense. Le prince bâtard survivra-t-il à la sécheresse ? Anna et le roi remettront-ils le couvert ? La future mère stressée et kidnappeuse de bébé rendra-t-elle son enfant à Anna ? Et si oui, dans quel état ? Le roi parviendra-t-il à déjouer le coup d’État qui couve et à réaffirmer son autorité auprès des mâles ET des femelles de son clan ?
Autant de questions auxquelles répond le documentaire, mais dont vous pouvez modifier le déroulement et l’issue à votre guise !
L’exercice d’écriture : s’inspirer et adapter à son propos
Je vous propose aujourd’hui de regarder ce documentaire – ou n’importe quel autre de votre choix sur les gnous, les raies ou les caïmans – et de vous en servir pour rédiger le synopsis détaillé d’une histoire que cela vous inspire.
Adaptez les personnages pour qu’ils servent votre propos et choisissez un angle d’attaque pour votre projet : une intrigue sombre et racoleuse, un pamphlet féministe sur le consentement et la condition des femelles de basse condition, une success-story, un portrait de femelle, une romance… Vous pouvez évidemment modifier les personnages – ou en ajouter – et le cours et/ou l’issue des évènements à votre guise (la sécheresse peut devenir une épidémie de peste, la kidnappeuse peut profiter de son statut social pour garder l’enfant d’Anna et l’élever, le roi peut épouser Anna et devenir monogame et fidèle…
Le support n’est qu’une inspiration qui doit servir votre création et dont vous pouvez – et devez – vous émanciper.
Loin du cliché de l’auteur béni des dieux et inspiré par les muses, l’épisode 2 de la saison 1 de Procrastination affirme que l’imagination est fertile et l’inspiration est partout. Les deux se cultivent, se travaillent pour permettre aux auteurices attentif·ves de combiner l’afflux d’idées qui en découle et en tirer de nouvelles histoires.
Les idées sont partout
Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort sont formel·les : l’imagination n’est pas réservée à une élite créative. C’est un muscle dont tout le monde est pourvu et qui se travaille.
Et l’inspiration ne vient pas à quelques élus choisis par des créatures féminines légèrement drapées qui viennent susurrer des chefs-d’œuvre aux oreilles des artistes les plus prometteurs. Elle vient à toute personne qui se met en condition de la recevoir.
Être attentif·ve au monde, et à soi
Observer le monde et être à l’écoute de son ressenti sont les deux mamelles de l’inspiration. Lionel Davoust insiste et martèle cette idée tout au long du podcast. L’inspiration est partout et on la trouve aisément, pour peu qu’on soit en alerte et à l’écoute de soi et du monde qui nous entoure.
Il suffit d’observer autour de soi pour puiser des idées. Encore faut-il être attentif·ve pour y être réceptif·ve. Mais regarder et écouter autour de soi ne suffit pas. Il faut aussi écouter ses émotions et son propre ressenti pour sélectionner les idées qui nous intéressent, nous amusent, nous intriguent, nous interrogent… Bref, les idées qui font vibrer quelque chose en nous, qui nous mènent vers un sujet qu’on a envie de traiter.
Être réceptif·ve pour accueillir les idées qui nous entourent
L’attention consciente portée au monde qui nous entoure finit par devenir un automatisme, une seconde nature. Les trois auteurices rappellent d’ailleurs la part importante que l’inconscient peut jouer dans la création : l’esprit voit et enregistre, même de façon inconsciente, des éléments et idées qui émergent dans nos créations.
Cette attention en éveil constant met l’auteurice en alerte et læ rend réceptif·ve, favorisant ce qu’on peut appeler « des moments de grâce imaginaire » : les idées affluent, l’histoire semble se mettre en place d’elle-même. Cela explique notamment pourquoi on a toujours plus d’idées sous la douche : l’esprit est disponible pour vagabonder et trouver des idées et des solutions aux questions et blocages.
Combiner les idées pour créer
L’inspiration se trouve souvent dans des détails qui attirent notre attention. Lionel Davoust recommande donc d’avoir toujours sur soi un moyen de prendre des notes, physiques ou numériques, afin de ne perdre aucune idée. Bien conservées, elles pourront mûrir et se combiner pour faire naître de nouvelles histoires.
Une fois ces idées recueillies, il ne suffit évidemment pas de les régurgiter telles quelles pour faire une histoire. Les idées vont mûrir, évoluer, se rencontrer, se combiner et/ou s’amalgamer pour en créer de nouvelles dont pourra émerger une histoire. Un peu à la façon des murs en pierre naturelle qu’on trouve autour des champs et qui résultent de l’accumulation d’un certain nombre de pierres choisies et positionnées avec soin et attention.
Pour Mélanie Fazi, une idée de roman naît le plus souvent de la rencontre de deux idées : celle d’un élément fantastique qui va percuter le quotidien d’un personnage à un moment et dans une situation donnée.
Laurent Genefort évoque un processus similaire pour la création de certaines de ses histoires, qui résultent de deux idées qui finissent par se rencontrer et se combiner pour créer quelque chose de nouveau.
Conclusion
En résumé, l’inspiration ne vient pas en regardant fixement le curseur clignoter sur la page blanche d’un document Word. Pour la trouver, il faut la chercher. C’est alors qu’elle se présentera d’elle-même pour nourrir notre imagination et faire germer de nouvelles histoires.
Les sources d’inspiration sont partout, à chacun·e de trouver les méthodes pour les débusquer : une douche, une promenade, une après-midi à la terrasse d’un café, un jeu, le silence, une musique relaxante ou stimulante…
Cet exercice paraissant le 31 octobre, il n’y avait pas à chercher bien loin pour en trouver le thème. Pour rester dans la dynamique des exercices précédents, nous allons créer et décrire notre monstre d’Halloween !
Un exercice d’écriture monstrueux pour le jour d’Halloween Source : Freepik
L’exercice d’écriture d’Halloween
Pour cet exercice, j’irai droit au but. J’ai en effet déjà parlé de la création de personnages et de la description dans des articles précédents et je ne vais pas écrire l’historique et la signification de la fête d’Halloween, qui a surtout l’avantage de me fournir un thème facile pour l’exercice du jour.
Comme annoncé en introduction, la consigne sera brève et simple : créer et décrire un monstre ou une créature monstrueuse.
Une belle brochette de monstres pour Halloween Source : pikisuperstar
Comme ce serait un peu trop simple, pour vous comme pour moi, de m’arrêter là, je vais quand même préciser un peu.
Les difficultés à surmonter
Une description fluide qui s’insère dans la narration
La description de votre créature d’Halloween devra s’insérer dans le contexte d’une rencontre avec læ protagoniste/victime/antagoniste sans suspendre la narration ni le déroulement de l’action en cours.
Et oui, il ne faut pas que l’exercice soit trop simple non plus. S’il s’agissait simplement de mettre l’action en pause le temps de décrire la créature, ce serait trop simple, et trop amateur.
Si l’objectif de ces exercices d’écriture est de prendre du plaisir dans la création et la rédaction, c’est aussi de vous permettre d’appréhender les bases de la narration et de progresser.
Degré d’horreur et sécurité émotionnelle
Bien que l’ambiance d’Halloween se veuille terrifiante et horrifique, si, comme moi, vous n’êtes pas fan du genre et n’aimez pas avoir peur, votre créature et la rencontre que vous allez décrire n’ont pas à être effrayantes. Casimir n’était-il pas « un monstre gentil » ?
Vous pouvez tout à fait dévoyer l’esprit d’Halloween pour y glisser un peu de magie de Noël ou des œufs de Pâques et écrire une scène mignonne et attendrissante, avec juste ce qu’il faut de spooky pour ne pas être hors sujet.
Un compromis à la Monsieur Jack serait non seulement acceptable, mais fortement appréciable !
La règle principale : le plaisir d’écrire
Halloween est une fête qui me laisse de marbre, mais qui reste une opportunité pour un exercice d’écriture publié un 31 octobre.
Pour autant, celui-ci n’a pas à être sanglant et effrayant. Le thème n’est qu’un prétexte, un support pour notre créativité. Dans cet exercice, l’essentiel est d’écrire une description qui s’intègre naturellement à la narration sans mettre l’action en pause, et de vous faire plaisir en imaginant une créature d’Halloween qui vous fera plaisir !
Le synopsis détaillé est un élément crucial du dossier de soumission aux maisons d’édition et un exercice parfois compliqué pour les auteurices, qui peuvent manquer du recul nécessaire sur leur texte pour n’en sélectionner que l’essentiel.
Dans cet article, je vais expliquer ma méthode pour rédiger le synopsis détaillé d’un roman. Et si ça ne vous aide toujours pas, je peux toujours le rédiger pour vous.
Le synopsis détaillé, essentiel pour les maisons d’édition
Les maisons d’édition reçoivent des dizaines de manuscrits par jour. Impossible pour leur comité de lecture de lire et d’évaluer toutes les soumissions. De la même façon qu’un casting préliminaire permet d’écrémer la foule des candidats de The Voice, le synopsis offre aux maisons d’édition un raccourci vers la sélection des romans qu’elle pourra étudier (et refuser de façon aimable et impersonnelle).
Premier contact entre les éditeurices et votre roman, votre synopsis doit éveiller leur intérêt et donner en une page toute l’essence de votre œuvre. Car c’est si et seulement si ce résumé factuel les a titillé·es qu’iels se donneront la peine de lire l’intégralité de votre prose et de découvrir votre style.
Oui, j’ai bien écrit factuel. Car le synopsis n’a pas vocation à être stylistique. Il n’est que le résumé à la fois détaillé et grossier de votre histoire. Il doit en donner toutes les péripéties, sans en véhiculer le style ni le ton.
Dur dur de rédiger un synopsis détaillé Auteur : wayhomestudio
Et si synthétiser le roman pour le réduire à l’essentiel est un exercice compliqué, le faire sans y imprimer sa patte en est un autre. Mais avec un peu de méthode et suffisamment de recul, tout devient possible.
Ma méthode pour rédiger un synopsis détaillé et précis
En guise d’introduction, je dois quand même préciser que c’est plus facile pour moi de rédiger un synopsis « sans âme » de votre manuscrit, car je n’ai aucun affect avec le texte. Il ne m’a pas coûté des mois ou des années de ma vie et n’a pas été écrit avec mon sang et mes larmes, d’où le recul.
Ma méthode pour livrer un synopsis détaillé, complet et précis est d’une simplicité presque enfantine. Elle est surtout… méthodique.
Contrairement à la correction éditoriale, je ne fais pas de lecture intégrale préliminaire. Armée d’un papier ou d’un document en ligne ouvert, je résume de façon exhaustive les grandes lignes du chapitre que je viens de lire. Une fois chaque chapitre lu et résumé, je me retrouve avec un synopsis beaucoup trop long, mais également avec la certitude de n’oublier aucun élément important de l’histoire.
C’est là que le vrai travail commence. Il faut raboter, supprimer, sélectionner. Élaguer le superflu pour ramener le synopsis à une page, la taille recommandée et demandée par les maisons d’édition, en prenant garde de ne conserver que les éléments essentiels de l’intrigue.
Le petit plus qui fait plus ? Quand je livre un synopsis détaillé, j’y surligne quelques passages ou morceaux de phrases qui peuvent, si nécessaire, être supprimés sans altérer le résumé.
Mon service de rédaction de synopsis
Rédiger un synopsis détaillé n’a rien de complexe, pour peu qu’on arrive à discerner ce qui est essentiel au déroulement de l’intrigue de ce qui ne l’est pas.
Si toutefois la tâche vous rebute ou que vous manquez de temps, vous pouvez me confier votre manuscrit et la rédaction de son synopsis détaillé. Sur ComeUp pour un service encadré et un tarif fixe, ou sur Ko-Fi pour une prestation à prix libre.
Pour faire suite à la création de la nouvelle série d’articles sur le podcast « Procrastination », et comme je croule sous les bonnes idées, je me suis dit que j’allais associer un peu de mise en pratique à la théorie. Je propose donc aujourd’hui un exercice d’écriture basé sur l’épisode 1 – « La technique en question » – dont j’ai publié le résumé la semaine dernière.
Comme le sujet de cet épisode est vaste, et comme je n’aime pas ça, j’ai choisi de traiter la description.
La description en littérature
Comme beaucoup, j’ai été abreuvée aux classiques pendant les années collège et lycée, et comme beaucoup, j’ai dû lire Balzac. Sa capacité à décrire une chaussure dégueulasse pendant trois pages m’a laissée circonspecte. Je me suis longtemps demandé quel était l’intérêt de cet exercice de style, en dehors d’exposer sa virtuosité au monde entier.
Rédigez une description de trois pages de ces souliers boueux. Vous avez 4h. Source : Freepik
En vrai, il y a au moins deux raisons et je les connais, mais laissez-moi être de mauvaise foi, s’il vous plaît.
L’immersion
La première, la plus basique et évidente, c’est l’immersion. Donner une description détaillée permet aux lecteurices de peindre une représentation mentale des lieux et des personnages et favorise l’immersion dans l’histoire et son univers.
C’est dans cet aspect que je trouve la description limitante et c’est la raison pour laquelle je décris très peu mes personnages : parce que j’aime l’idée que chacun·e puisse les imaginer avec sa propre perception et favoriser ainsi son identification aux personnages.
Le focus
La deuxième raison, c’est le focus. On attire l’attention du lecteur ou de la lectrice sur un point précis pour en dire quelque chose. Par exemple, trois pages sur une chaussure trouée et crasseuse ne permet pas de parler de la passion du narrateur pour la cordonnerie, mais met plutôt l’accent sur la modestie, voire la pauvreté (ou la radinerie) extrême du personnage qui la porte.
La description peut attirer l’attention sur un détail particulièrement révélateur, mais aussi sur une fausse piste, ou encore un élément crucial pour la suite de l’histoire et dont il faut à tout prix se souvenir.
L’exercice du jour : écrire une description
Pas de suspense ni de surprise. Après avoir placé autant de fois le mot « description », il restait peu de place pour le doute quant au sujet de l’exercice du jour. Comme dirait Sardoche :
Mais c’était sûr, en fait !
La consigne est donc simple et limpide : rédigez une description. Pas d’obligation sur l’objet de votre description : vous pouvez choisir un personnage, un lieu, un objet ou encore un bout de quelque chose.
La seule contrainte que j’ajoute est plus un rappel qu’autre chose : ne vous arrêtez pas à la description visuelle de votre sujet. Rendez votre description plus vivante et intéressante en faisant participer tous les sens : les odeurs, les sons, les sensations au toucher ou encore le goût peuvent donner une touche bienvenue de sensualité ou renforcer/contredire les informations perçues par la vue. Faire appel à plusieurs sens favorise les représentations mentale et donc, l’immersion.
J’ai décidé de réécouter tous les épisodes du très bon podcast « Procrastination », un must listen pour tout auteurice, amateurice ou non. Pour en conserver autre chose qu’un vague souvenir, j’ai pensé qu’en garder une trace écrite pourrait être une bonne idée, et que la partager sous forme d’article en était une encore meilleure.
Voici donc ce que j’ai retenu de l’épisode 1 de la saison 1 de Procrastination intitulé «La technique en questions », présenté par Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort .
Procrastination, un podcast qu’il est bien
La maîtrise technique, une nécessité
Cela ne surprendra personne, mais Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort sont d’accord pour dire que la maîtrise technique en écriture, même si elle n’est pas une fin en soi et ne suffit pas à faire un·e grand·e auteurice, est nécessaire. D’une part, maîtriser les aspects techniques de la rédaction et de la narration permet de « canaliser la création ». Elle donne un cadre et des outils qui permettent d’éviter un récit trop brouillon.
D’autre part, la maxime est bien connue, pour briser les règles, il faut les connaître. Pour s’affranchir de la technique, il faut d’abord la maîtriser. Et comme pour n’importe quelle forme d’art, une technique maîtrisé est une technique qui ne se voit pas.
Un complément, pas une finalité
L’écriture étant une sorte d’équilibre entre l’inspiration/l’élan créatif et la technique, la maîtrise, voire la virtuosité technique, n’est certainement pas une fin en soi. Elle constitue la trousse à outils de l’écrivain·e, qu’iel étoffe au fil de ses apprentissages et de sa pratique, et ce tout au long de sa carrière.
Chaque aspect technique maîtrisé élargit ses compétences et ses possibilités et lui permet de contrôler son récit, afin de servir au mieux son propos.
Un outil personnalisable au service de l’auteur·rice
Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort mettent tous trois en garde contre une mise en œuvre trop appliquée de la technique et des « méthodes » d’écriture, qui finissent par conduire à des contenus calibrés sur un même schéma trop lisse.
Outre les aspects théoriques de la technique, le meilleure moyen de se former est l’apprentissage par imprégnation (j’ai d’ailleurs ce sujet dans ma liste d’articles potentiels), et par imitation, chose qu’on peut avoir tendance à faire à nos débuts en écriture, jusqu’à ce que notre maîtrise technique soit justement suffisante pour nous permettre de trouver nos propres codes et notre propre style.
Il est donc crucial de lire beaucoup, sans avoir peur de se laisser « influencer » par les textes des autres. En lisant, on s’imprègne d’écriture et on assimile sans s’en rendre compte les codes de cette discipline.
conclusion
La maîtrise technique en écriture est une nécessité indiscutable. En dehors de cette règle, il n’y en a aucune. Chacun·e est libre de se former à son rythme et à sa façon, seul·e ou en réseau.
Les aspirant·es écrivain·es sont invité·es à affûter leur technique, mais aussi leur esprit critique, et à ne jamais rien prendre pour argent comptant. Tout et tout le monde peut et doit être remis en question.
En tant qu’autrice, je suis bien placée pour savoir que la critique, même constructive, est difficile à recevoir. Elle blesse l’ego, nourrit le syndrome de l’imposteur et donne l’impression qu’on vient de chier sur le travail accompli avec cœur et qu’on pensait être notre chef d’œuvre.
Pourtant, une fois l’ego remis à sa place et la confiance en soi rétablie, la bêta lecture est un atout et un outil essentiel pour évaluer et améliorer son travail.
Identifier les forces et les faiblesse de son roman avec la bêta lecture
Un peu comme un maçon à qui on dirait « Ton mur n’est pas droit ». Est-ce qu’il va se plaindre d’être incompris ? Ou est-ce qu’il va prendre son niveau, vérifier et reprendre ses outils pour rectifier et remettre son mur droit ?
C’est ce que permet la bêta lecture : identifier les failles d’une histoire, mais aussi ses forces. Une bêta lecture bien menée et un retour détaillé permettent à l’auteurice de voir ce qui fonctionne dans son histoire, ainsi que ce qui fonctionne moins bien : passages pas compris ou pas comme on le voulait, incohérences, longueurs, lourdeurs, mais aussi comment est reçue l’intrigue et comment sont perçus les personnages.
De la même façon que les comédien·nes font des rodages de leur spectacle pour voir ce qui fonctionne ou pas et pour l’améliorer, les auteurices ont recours à la bêta lecture pour avoir un retour sur leur texte. Fort·e de toutes les remarques de sæ ou ses bêta lecteurices, l’auteurice peut remodeler son manuscrit pour le faire mieux correspondre à ses intentions et faciliter le lien entre son texte et ses lecteurices.
La bêta lecture par une autrice et ancienne éditrice professionnelle
Autrice, éditrice et amoureuse des histoires et de leur création, j’ai bien évidemment et en toute modestie toutes les compétences requises pour une bêta lecture à la fois efficace et bienveillante. À l’affût du moindre problème dans la narration, j’ai également à cœur de transmettre et d’expliquer mes remarques avec pédagogie et diplomatie, mon but étant de servir l’histoire, pas de froisser ou de décourager son auteurice.
Une bêta lecture professionnelle, exigeante et bienveillante
Ma façon de procéder est simple : je transfère une copie du manuscrit sur un Google Doc, que j’annote de commentaires et suggestions au fil de ma lecture. Je note les remarques et questions qui ont pour but d’éclairer l’auteurice sur la façon dont le texte est reçu, mais aussi de lui indiquer des pistes d’amélioration pour renforcer son histoire et l’impact de son écriture tout en la rendant plus fluide.
Les tarifs pour une bêta lecture
Pour bénéficier de ce service, il y a deux possibilités : passer par ComeUp pour une bêta lecture au tarif classique ou passer par Ko-fi pour une bêta lecture à prix libre. Pour cette seconde solution, vous êtes libre de payer au prix juste, de sous ou de surpayer la prestation, en fonction de votre budget, de votre estimation du coût d’un tel service et de la pureté de votre âme.
Vous pouvez également passer par le tip faible mais régulier pour un paiement en cinquante ou cent fois sans frais !