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Le CV n'est pas celui qu'on croit

Contrairement à la croyance populaire, il ne s’agit pas d’aligner son expérience, ses compétences et ses diplômes en trichant sur la mise en page pour réussir à tout, absolument tout caser, du BEPC au job étudiant, en passant par les cours de tricot et votre amour pour les balades en forêt, les chats et les gâteaux au chocolat. En réalité, il ne s’agit même carrément pas de ça. C’est un exercice délicat et bien plus subtil, sur lequel reposent de gros enjeux, certes, mais qui n’a rien d’insurmontable, ni même de compliqué pour qui sait ce qu’il est, ce qu’il peut et ce qu’il veut. Le CV n’est pas une autobiographie. C’est la preuve que vos compétences sont en adéquation avec un profil recherché.

Curriculum Vitae by Nick Youngson CC BY-SA 3.0 Alpha Stock Images
Curriculum Vitae by Nick Youngson CC BY-SA 3.0 Alpha Stock Images

Un parcours tout tracé

Depuis votre plus tendre enfance, vous savez avec une certitude inébranlable quel métier vous exercerez. Vous vous y destinez et vous y préparez depuis la maternelle. Vous avez soigneusement sélectionné vos jeux, vos activités et vos options scolaires, vous avez suivi scrupuleusement l’itinéraire indiqué, suivi la mélodieuse voix du GPS de votre carrière sans jamais dévier, certain qu’elle vous mènerait à bon port. Une fois les études terminées et vos bagages en poche, vous entrez, confiant, dans le merveilleux monde du travail. Et là, c’est le drame… C’est un monde impitoyable, où la loi du plus expérimenté s’oppose à celle du plus diplômé, où la loi du plus fort a été remplacée par celle du plus pistonné.

Dans ce monde où tous les moyens sont bons, laissez les “modèles de CV” à ceux qui n’ont pas envie de se démarquer et aiment être noyés dans la masse des candidatures insipides et formatées. Prenez votre courage à deux mains, un peu de temps,  beaucoup de soin et misez sur un CV personnalisé. Pas besoin qu’il soit trop original, voire marginal. Il faut qu’il soit adapté à vous, au poste à pourvoir et au profil recherché.

Mettez-y tout ce qui sert votre candidature, mais évitez toute information superflue qui pourrait noyer les informations pertinentes. Un acupuncteur qui aime tricoter, ça risque d’inquiéter, même si ça reste des travaux d’aiguilles. Vos loisirs, s’ils ne servent pas votre candidature, n’intéressent que vous.

Mettez en avant ce que le recruteur ne doit pas manquer. Partez du principe qu’il lit deux mille CV par jour, qu’il ne lit que la moitié de chacun, même si ce n’est pas toujours vrai. À vous de lui montrer la meilleure moitié au premier coup d’oeil. Ne brodez pas une rubrique avec des choses insignifiantes juste pour la remplir, parce qu’elle vous semble trop aérée. Si vous avez un doctorat, vous pouvez vous dispenser de faire figurer votre BEPC et votre Baccalauréat. Vous voulez travailler dans une boutique de sport ? Votre jogging du dimanche matin peut vous sauver. En revanche, on se fiche de votre passion pour le macramé.

Ou une voie détournée

Peu importe. Dans les deux cas, l’important, c’est que le profil décrit sur votre CV corresponde à celui qui est recherché. Si, au lieu de l’autoroute, vous avez choisi la nationale et, qu’en plus, vous êtes tombé dans les embouteillages, vous pouvez quand même arriver à destination. Ado, vous êtes parti bille en tête, sans avoir calculé d’itinéraire, ni même prévu de destination. Les bagages, c’est pas votre truc et vous avez préféré voyager léger. De métiers en formations, de passions autodidactes en stages, vous avez acquis des compétences dont un jeune diplômé n’oserait même pas rêver. Elles vous désignent pour un métier, vous y amènent et vous y prédisposent parfois mieux qu’un diplôme ne le ferait.

C’est ce que votre CV doit montrer. Pour être convaincant, il faut se donner le mal et le temps, en commençant par recenser toutes vos compétences, les trier et les classer. Compétences informatiques, relationnelles, graphiques, etc. Le tri consiste à ne présenter que les compétences qui collent avec le poste recherché et rendent votre candidature parfaitement légitime.

Exemple de CV :

Curriculum Vitae de Doublure Stylo

Rédigé pour postuler à une annonce pour un poste de rédactrice web, je n’ai pas pris la peine de mentionner les expériences professionnelles sans lien avec le poste recherché (jobs d’été, alimentaires ou dans l’éducation nationale). Couplé avec une lettre de motivation personnalisée et cohérente avec le poste et ma personnalité, ce CV m’a permis d’être contactée le lendemain de l’envoi de ma candidature.

En résumé

Un CV chargé n’est pas gage de qualité, au même titre qu’un CV léger n’est pas forcément un CV pauvre. Avant tout, votre Curriculum Vitae doit être personnel, cohérent et synthétique. Il ne doit pas dire “Regardez tout ce que je sais faire !”, mais “Je sais faire ce que vous demandez”. Et n’oubliez jamais qu’il n’y a aucune honte à se faire aider.

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Une correction personnalisée : la "déjargonisation"

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

Lorsqu’on rédige un texte, il faut toujours garder le message à l’esprit. Il faut penser qu’on écrit pour être lu. Il est donc important de connaître au mieux son lecteur. Si le texte porte sur une thématique pointue et s’adresse à un public expert, il est primordial d’employer un vocabulaire adapté, précis et spécifique. Mais si on s’adresse à un lectorat novice, voire profane, il est alors préférable d’adapter son texte afin qu’il soit non seulement lu, mais aussi, et surtout, compris.

Il est parfois difficile de trouver le recul nécessaire : implication trop forte, enjeu trop important, manque de temps… Les raisons sont légion. Il peut alors être intéressant de demander l’aide d’une personne extérieure, avec un regard distant, détaché, mais concerné.

C’est là que l’écrivain public intervient. Ce professionnel de l’écrit a le recul nécessaire pour « déjargoniser »  votre texte. Il saura, avec empathie et compréhension, nuancer votre propos sans le dénaturer, le simplifier sans l’appauvrir, afin de le rendre accessible et compréhensible par tous. 

Définition du mot « jargon »

Car la principale mission de l’écrivain public, c’est de favoriser l’accès à l’écrit, pas seulement dans sa production, mais également dans sa compréhension. Il s’assure que le message est clairement transmis, pour qu’il soit correctement compris. 

Dans la pratique, comment ça se passe ?

Il y a sans doute autant de façons de procéder que de prestataires. Pour ma part, la procédure est simple : après une première lecture, je fais quelques remarques globales et je me fais expliquer les passages qui me posent problème, afin de dissiper les doutes et d’être certaine de ne pas trahir le propos de l’auteur quand je suggérerai des modifications. J’effectue ensuite une seconde lecture, au cours de laquelle j’annote le texte de remarques et de suggestions, que le client sera libre ou non de valider. Après traitement de mes suggestions par le client, l’opération est renouvelée pour un total d’au moins quatre relectures et jusqu’à satisfaction complète des deux parties.

Une correction concertée pour un document sous contrôle

Afin d’éviter les mails fastidieux et les pièces jointes qu’on oublie une fois sur deux, j’utilise Google Doc, qui génère un document en ligne, avec un accès limité aux personnes autorisées. Cet outil permet, d’une part, d’être à plusieurs simultanément sur un document et, d’autre part, de faire des commentaires et suggestions de corrections sans toucher au document d’origine. Le client reste ainsi maître à bord : non seulement il choisit les modifications qu’il approuve ou non, mais c’est lui qui, en les validant, apporte les corrections à son document.

Une prestation et un devis personnalisés

La « déjargonisation » est une prestation de relecture/correction, personnalisée en fonction de la longueur et de la complexité du document. En conséquence, le tarif est disponible uniquement sur devis, après étude de la demande et du document.

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Qu'est-ce qui fait écrire le monde ?

Je sais écrire. Je sais même bien écrire. Mais je ne sais pas toujours quoi écrire. Si je me mets devant l’écran en me disant « Allez ! Aujourd’hui, j’écris ! », je me retrouve immanquablement à regarder le curseur clignoter sur la page blanche, à taper quelques mots, quelques phrases, relire et tout effacer.

C’est peut-être pour ça que j’ai d’abord choisi le métier d’écrivain public. C’est plus facile d’écrire pour les autres sans trop avoir à réfléchir au contenu.

L'angoisse de la page blanche
L’angoisse de la page blanche

Alors… Comment trouver l’inspiration ? 

J’écris, mais pas quand je l’ai décidé. J’écris pour exprimer. Une émotion, un sentiment, une conviction, une frustration, ma créativité, mon humour… Mes textes sont souvent le contrecoup d’un événement, d’une émotion… J’écris en réaction. Comme ce texte que j’ai écrit la nuit des attentats du 13 novembre 2015.

J’écris aussi en récréation : pour créer, jouer, rire et m’amuser. C’est là qu’interviennent le jeu de rôle et l’écriture sous contraintes. En canalisant la créativité, ces deux outils, au lieu de brider l’inspiration, la libèrent et nous font voir de nouvelles possibilités.

Mais si l’écriture m’aide à gérer et/ou évacuer mes émotions, elle me sert aussi, et surtout, à en procurer. C’est d’ailleurs le but de toute œuvre, que ce soit un film, un tableau, une série, un roman ou même un jardin.

Transmettre ce qui nous inspire

Écrire, c’est comme jouer la comédie. Je compare souvent l’écriture à l’Actors Studio. Pour transmettre quelque chose, il faut chercher en nous de quoi donner un peu de vérité à notre création. On puise dans nos émotions, dans nos souvenirs, dans notre entourage…

En fin de compte, c’est toujours un peu de nous que l’on parle, même quand notre personnage est notre exact opposé.

D’ailleurs, j’ai appris à maîtriser mon écriture en jouant un rôle.

Le jeu de rôle, meilleur support d’écriture ?

Comme j’aime à le répéter, le jeu de rôle est un excellent support d’écriture. Il intègre toutes les mécaniques narratives, de la création de personnage au développement d’univers en passant par les désirs, les obstacles et les enjeux.

Là plus que jamais, l’Actors Studio s’impose, et je dois avouer que j’ai souvent ri en écrivant les aventures absurdes de Pincemi et qu’il m’est arrivé, dans les moments difficiles que je lui ai infligés, d’écrire l’œil humide et la vue trouble.

Mais en jeu de rôle aussi, la page blanche fait trembler. La différence avec l’écriture solo, c’est les autres joueurs, qui vont faire agir et réagir leurs propres personnages, créer de nouveaux obstacles, en supprimer d’autres… C’est la collaboration qui fait avancer l’histoire dans laquelle on s’est toustes lancés. Et de leur réaction viendra l’inspiration.

Car l’inspiration, ce n’est rien d’autre qu’une réaction.