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Exercice d’écriture basé sur « Gazette ta life », un jeu de rôle pour rendre le quotidien sensationnel

Ce n’est un secret pour personne, je trouve que le jeu de rôle est un excellent support de création et d’écriture. Et comme j’aime autant faire écrire qu’écrire moi-même, je résiste rarement à l’opportunité de proposer un outil facilitateur d’écriture ludique. Après Fracture, laissez-moi vous présenter « Gazette ta life », un petit jeu de rôle pour écrire en s’amusant.

Le jeu de rôle pour stimuler l’écriture et la créativité

Pour celles et ceux qui me connaissent, c’est tout sauf un scoop, mais pour les autres, sachez que j’ai une conviction que je partage avec de nombreuses personnes et que je m’en vais vous clamer haut et fort :

Le jeu de rôle est un formidable support de création et d’écriture.

Qu’il soit textuel, vidéo ou « sur table », il permet aux joueureuses de créer des univers, des personnages et des histoires qui peuvent servir de base pour développer des fictions plus abouties.

Il ne manque plus qu’une intention, un propos, et on aura alors tous les ingrédients pour une histoire capable de faire vibrer.

« Gazette ta life », ma participation au concours « Un petit JDR 2024 » 

C’est avec cette conviction chevillée au corps et l’envie de faire écrire qui m’anime depuis toujours que j’ai créé « Gazette ta life » pour le concours « Un petit JdR » 2024.

Petit parce que la consigne du concours était de ne pas dépasser les 500 mots. L’autre consigne, c’était le thème de cette édition, qui était « quotidien ». J’ai choisi de mêler deux définitions du mot, en prenant le quotidien journalistique pour la forme et le quotidien de læ joueureuse pour le contenu.

Le but de ce JdR solo de type journaling est avant tout de trouver du plaisir dans la créativité que le support permet, en parodiant le quotidien pour le dédramatiser, mais aussi pour en garder une trace, pour soi ou pour transmettre.

Dans le pdf du jeu, j’ai principalement donné des exemples qui permettent de tourner en dérision le quotidien et les moments insignifiants ou difficiles qu’il peut nous faire vivre, mais on pourrait aussi bien glorifier les premiers pas du petit dernier façon article épique de journal sportif, ou réaliser une chronique gastronomique à propos du sandwich avalé pendant la pause déjeuner.

Cela permet par exemple de prendre de la distance vis à vis d’un évènement pénible de la journée, ou de donner du relief et du piquant à une journée atrocement morne et banale.

On pourrait également imaginer un parent qui consignerait chaque jour un moment de la journée de son enfant depuis sa naissance (de l’enfant ou du journal), comme autant de souvenirs anodins et précieux à conserver ou à lui transmettre plus tard (imaginez votre enfant qui « hérite » de votre gazette à votre mort et qui découvre vos articles, chroniques, dessins et autres photos des moments les plus insignifiants et les plus glorieux de sa vie que vous avez recueillis chaque jour pendant toutes ces années avec soin et amour).

Un journal intime journalistique
Illustrer son journal intime journalistique

Votre gazette peut être légère et parodique ou grave et cathartique. Elle peut durer une semaine ou dix ans. C’est à chacun d’en faire ce qu’iel veut, le but étant avant tout de stimuler la créativité en s’amusant avec le contenu, mais aussi avec la forme (illustrations, collages, rubriques annexes…). Je ne vais toutefois pas développer ici les possibilités cosmétiques, que chacune et chacun adaptera à ses propres envies et compétences.

La sécurité émotionnelle

Attention ! Même si l’objectif est d’extérioriser un évènement pour le mettre à distance, choisir un moment de votre journée qui vous a procuré une vive émotion peut la raviver et créer une insécurité émotionnelle. Le mythe de l’écrivain·e puisant son talent dans la souffrance a beau avoir la vie dure, je pense au contraire que c’est dans le plaisir qu’on crée le mieux.

C’est à vous de gérer votre propre sécurité émotionnelle et de savoir jusqu’à quel point vous êtes prêt·e, ou pas, à vous confronter à des moments et des émotions difficiles.

L’exercice du jour : une partie de « Gazette ta life »

Pour cet exercice, je vous propose de vous servir du jeu de rôle « Gazette ta life » et de vous mettre dans la peau d’un·e journaliste de votre choix (sportif, économique, investigation, faits divers, people…).

Choisissez un évènement de votre journée, banal ou exceptionnel, qui vous a rendu heureux·se, triste ou mis·e en colère et que vous souhaitez exorciser, magnifier ou célébrer.

Une fois le moment de votre journée choisi, faites-en un article journalistique avec le ton de votre choix. Agrémentez – ou non – votre gazette avec des illustrations, des collages, des rubriques annexes et tout ce qui vous permet d’exprimer votre créativité et de ressentir du plaisir.

Écrivez bien, et surtout, amusez-vous !

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Exercice d’écriture basé sur « Lettres trouvées », un jeu de rôle épistolaire solo

Ce n’est pas nouveau, celles et ceux qui ont déjà parcouru ce blog le savent, le jeu de rôle est pour moi un support d’écriture royal. Et comme j’aime varier les plaisirs, je vous partage aujourd’hui « Lettres trouvées », un petit jeu de rôle épistolaire qui se joue seul ou à plusieurs sur les réseaux sociaux.

Le jeu de rôle comme support d’écriture

Je l’ai dit et répété, le jeu de rôle est un support d’écriture incroyable qui permet de booster et de faire travailler l’imagination. En procurant un contexte et des personnages, le jeu de rôle donne un cadre auquel il faut s’adapter, sans avoir à créer soi-même un univers dans lequel évoluer et créer.

La variété de contextes et d’univers proposée par les jeux de rôle permet d’expérimenter et de se frotter à différents genres et styles d’écriture. C’est donc un outil idéal pour travailler son écriture et se faire des petits jeux et exercices d’écriture, comme infliger « mutisme » à son personnage pour s’exercer à le faire s’exprimer autrement que par la parole.

La lettre est un support que j’affectionne particulièrement, parce qu’elle permet une grande variété de tons selon la personne à qui elle s’adresse. Intime, formelle, condescendante, joyeuse ou insultante, on peut tout faire dans une lettre. C’est un outil de narration intéressant et formateur pour dépeindre un univers et des personnages à travers le filtre de l’expéditeur.

Cela permet de travailler à la fois le pouvoir d’évocation de son écriture et la voix de son personnage.

Le jeu de rôle « Lettres trouvées »

« Lettres trouvées » est un jeu de rôle solo qui vous invite à rédiger une lettre ou à répondre à une lettre trouvée sur les réseaux sociaux. Je ne vais pas donner de consigne supplémentaire à celles des règles du jeu, qui sont bien suffisantes pour rendre l’exercice intéressant et amusant. Elles sont également très simples et concises et, rôlistes ou non, il est très facile d’y jouer.

Télécharger le pdf du jeu de rôle « Lettres trouvées »

L’intérêt de ce JdR, c’est que les #lettresTrouvees ont traversé le temps, l’espace et même les dimensions. On peut donc jouer tous les genres, toutes les classes de personnages et même les mélanger et les confronter.

Lettre trouvée
Rédiger une missive pour le JdR solo  « Lettres trouvées »
Image de freepik

Une missive médiévale pourra ainsi trouver réponse auprès d’une créature extra-terrestre, la complainte d’un démon en mal d’âmes à torturer pourra parvenir à une astronaute d’un futur lointain hyper technologique ou la lettre d’amour d’un adolescent en plein émoi pourra tomber entre les mains d’un·e ange arrogant·e dénué·e d’empathie pour une humanité qu’iel exècre.

Vous pouvez chercher des participations à ce jeu de rôle sur les différents réseaux sociaux avec le hashtag #LettresTrouvees. Il m’arrive d’en envoyer sur Mastodon, seul réseau social que j’arrive encore à fréquenter.

L’exercice d’écriture de mars en mai

Définissez les grandes lignes d’un ou plusieurs personnages et écrivez une ou plusieurs lettres de leur main, qu’elles soient la missive de départ ou une réponse à une #lettreTrouvee sur les réseaux sociaux.

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Exercice d’écriture : l’écriture ou la réécriture parodique

Pour l’exercice d’écriture (en retard) de janvier, étant donné que je n’ai pas pu préparer à temps ce que j’avais prévu, je vais présenter un exercice simple et amusant inspiré d’un article que j’ai rédigé il y a peu pour la Gazette de bouzouks.net, le jeu de rôle textuel sur lequel j’ai appris à écrire : l’écriture parodique.

Une critique cinéma parodique

Pour celleux qui ne le savent pas, Pincemi, mon personnage de jeu de rôle textuel, est rédactrice en cheffe et journaliste de la Gazette de Vlurxtrznbnaxl. Il m’arrive donc régulièrement d’écrire des articles de presse parodiques.

Pincemi, mon avatar bouzouk pour l’écriture parodique

Ces articles ont deux fonctions principales :

  • Promouvoir les RP (role play/jeu de rôle) en cours et/ou présenter des fonctionnalités, objets et mécaniques de jeu de façon RP
  • Amuser les autres joueureuses en écrivant une foule de bêtises

Ces articles sont parodiques et absurdes parce que tel est l’univers de bouzouks.net : une transposition ridicule à l’extrême des travers de notre société.

Comme j’ai récemment vu le film Barbie et que Pincemi est une sorte de Barbie assoiffée de pouvoir, de gloire et d’argent, il me semblait évident qu’elle devait rédiger une critique bouzouk de ce film. Ce que nous avons fait.

Pour cet article, j’ai choisi l’angle mégalo : Pincemi est révoltée de voir quelqu’un d’autre interpréter son rôle dans un film ouvertement inspiré d’elle et de sa plastique idyllique.

Extrait :

L’exercice d’écriture parodique

Pour cet exercice, je vous invite tout simplement à choisir un univers (il n’a pas besoin d’être absurde, il peut être tragique, futuriste, préhistorique, romantique, tiré d’un livre ou d’un film…) et un sujet à traiter : critique de film, de concert, de série, de livre, ou même un fait divers, une actualité, un édito… tout ce qu’on peut trouver dans un journal d’un tant soit peu rédigé.

Une fois que vous avez ces 2 éléments, il ne vous reste plus qu’à traiter votre sujet en tenant compte de l’univers et, si vous avez caractérisé votre journaliste, de son caractère et ses valeurs.

Cela vous aidera, dans l’écriture en général, à écrire différemment en fonction des personnages, notamment pour les dialogues ou si vous utilisez un point de vue focalisé (à travers les yeux d’un ou plusieurs personnages). En écrivant avec la voix de votre personnage et en adéquation avec votre univers, vous donnez de la force et de la crédibilité à votre texte.

En conclusion, l’écriture parodique, c’est…

L’écriture parodique est un bon exercice pour s’entraîner à trouver le ton adapté à l’univers et au personnage. C’est également un exercice qui peut se révéler amusant et assurément stimulant.

C’est d’ailleurs un exercice d’écriture que j’avais déjà effleuré avec un texte qui parodiait le journal de confinement romantique des bourgeois hors sol.

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Doublure Stylo et ses mille projets d’écriture

Je ne vais pas me fendre d’un bilan 2023 ni d’une liste de résolutions 2024, si ce n’est dans la Niouzlet qui, si elle finit par paraître, devrait contenir un regard en arrière sur tout ce que je n’ai pas fait et sur le peu que j’ai accompli en 2023.

En attendant, ce billet va plutôt être un regard vers l’avant, sur toutes les histoires qui s’agitent dans ma tête et dont j’espère, un jour, accoucher sur le clavier.

une checklist
On récapitule les différents projets d’écriture en cours Image de storyset sur Freepik

Seule au monde

Les prémices de « Seule au monde » sont nés de mes trajets solitaires, écouteurs dans les oreilles pour me couper du reste du monde, et de mes angoisses de femme amoureuse et de mère. Le premier jet étant trop court pour constituer un roman, je ne sais pas encore à quel format sera ce texte.

Super Ménagère

Ce projet-ci est né d’un flash un peu fou que j’ai eu en rentrant après avoir emmené mon fils à l’école et y avoir récupéré le moule de son gâteau d’anniversaire, un inspirant moule à savarin qu’il m’a pris d’enfiler à mon poing par le trou au milieu. Quand j’ai croisé un homme dans une ruelle peu fréquentée, ma première idée a été de lui envoyer un uppercut savarinique dans la face, puis d’entrapercevoir toutes les conséquences désastreuses de ce geste.

Mon imagination s’est ensuite emballée en créant une super héroïne féministe qui punirait les blagues et autres crimes misogynes à l’aide de l’arsenal de la parfaite ménagère. Vêtue d’un tablier, d’un foulard vichy sur la tête et de bottes en vinyle rose, elle pourrait faire jaillir de ses mains du liquide vaisselle ou matérialiser des cocottes en fonte et ferait regretter aux hommes leurs blagues salaces et la moindre petite main aux fesses.

Quand j’ai pitché l’idée, pour la blague, à Julien Simon, mon responsable édito et mentor chez Rocambole/Doors, il ne m’a pas découragée. Ce que j’ai pris pour un encouragement. J’ai donc gribouillé un synopsis dans la foulée. Depuis, il me démange sans que j’ai pris le temps de m’y replonger.

Un thriller sur Rosalie, prostituée camée

C’est au cours d’un atelier d’écriture en ligne avec Michael Roch que Rosalie a vu le jour. La prostituée et/ou femme brisée et/ou droguée est une sorte d’obsession chez moi et Rosalie est un douloureux mélange des trois. Avec seulement 2 courts textes à son sujet et une vague idée de qui elle est, j’ai encore du mal à façonner son histoire, mais je n’abandonne pas encore l’idée d’écrire un jour ne serait-ce qu’une nouvelle pour raconter le deuil douloureux de cette femme dont l’enfant a été assassinée (on retrouve, comme par hasard, la perte de l’enfant, une autre de mes angoisses profondes).

La fabrique d’une fille

Ce texte-ci est du fait de Gaëlle Levesque, une amie autrice qui a initié ce projet et publié son propre volet sur Doors. En en discutant, on avait trouvé que cela pourrait être une belle idée que toutes les femmes qui le souhaitent livrent la façon dont elles ont construit, ou plutôt, dont l’entourage et la société ont façonné leur féminité et, éventuellement, comment elles ont déconstruit cette création pour bâtir la femme qu’elles aspirent à être.

Vampapires

Vampapires, subtil et délicat jeu de mots, a surgi après que j’ai douloureusement subi toutes les saisons de The Vampire diaries (merci maman pour cet inspirant calvaire). J’en ai retiré non seulement des dogmes d’écriture et de narration « à ne surtout pas faire », mais aussi une furieuse envie de parodier cette série. Sauf qu’à parodier une parodie (même involontaire), on se retrouve avec quelque chose qui ne ressemble pas à grand chose et qui ne dit rien.

Aujourd’hui, j’aimerais reprendre ce projet et en retirer cet excès de sexe dont les récits vampiriques nous abreuvent pour ne garder que le propos autour de l’abus et de la prédation.

Après avoir perdu le contrôle et provoqué 2 drames, Tara, une vampire de plus de 500 ans, remet en question son mode de vie et la nécessité de devoir tuer pour se nourrir. Persuadée qu’il n’est pas nécessaire de tuer les humains dont les vampires se nourrissent, elle crée une sorte de ferme d’élevage d’humains destiné·es à nourrir les vampires de passage, qui ont le droit de s’en nourrir sur tout les plans, mais l’interdiction formelle de les blesser ou les tuer.

Exercices de Stylo

Les « Exercices de Stylo » sont un projet d’écriture ludique sous contrainte qui me trotte dans la tête depuis belle lurette, mais qui ne pourra voir le jour que quand j’aurai la disponibilité pour le faire, puisqu’il s’agit de faire mon propre « exercice de style » à la manière de Raymond Queneau, à savoir réécrire le même texte de 100 façons différentes.

Le JdR comme support d’écriture à partir de parties solo

Ici, on est encore une fois plus dans l’envie que dans le projet en cours, mais, en gros, l’idée consiste à créer du contenu textuel en prenant le jeu de rôle comme support, puis à étoffer, travailler et éditer ce contenu pour parvenir à un récit abouti.

Par exemple, depuis peu, j’ai entamé une partie du jeu de rôle solo Chroniques d’un vampire millénaire qui me sert à développer l’histoire de Tara et à tenter de démêler l’intrigue de Vampapires.

Sondage

Si vous avez envie de voir un de ces projets se concrétiser avant les autres et m’aider ainsi à prioriser mes idées, vous pouvez toujours me faire part de vos desiderata dans ce sondage :

Pas de résolution, mais une aspiration

Comme la plupart des auteurices, mon cerveau grouille d’idées et quand ça grouille, c’est dégoûtant.

Si je me refuse à toute résolution, qu’elle soit bonne ou mauvaise, je ressens tout de même l’envie de concrétiser certaines idées. Oui, on peut rêver. On peut même espérer que mes envies correspondront à vos desiderata, il paraît que ça fait vivre !

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Exercice d’écriture : poser les bases narratives d’une histoire avec Fracture

Contrairement à ce que son nom semble indiquer, Fracture n’a rien à voir avec une quelconque histoire d’os brisés. Vous découvrirez l’histoire de son nom dans le pdf des conseils d’utilisation de cet outil, qui n’a d’autre vocation que de vous accompagner dans la création de vos histoires, de vous divertir et d’encourager la créativité et le fun.

Support d’écriture créative et ludique, Fracture peut aussi bien être un outil de création d’histoires qu’un jeu de rôle ultra libre invitant ses joueureuses à un délire total et irrévérencieux (voir l’exemple dans la notice).

Un support pour poser les bases narratives d’une histoire

Cet outil ludique, conçu à partir du jeu Fractal, a été créé à partir de mon expérience d’autrice et d’éditrice, de ce que j’ai pu apprendre en termes de narration, notamment en travaillant avec Julien Simon, mon responsable édito chez Rocambole/Doors.

Je l’ai conçu pour aider les personnes qui le souhaitent à créer et/ou développer leur intrigue à partir de six éléments essentiels à une bonne histoire, à savoir les personnages, leurs relations, leurs désirs, leurs besoins, les obstacles et les enjeux.

Un support d’écriture créative

Avec Fracture, vous pouvez tenter, oser, inventer, innover. En se laissant guider par les dés, on peut développer, aller plus loin, s’ouvrir de nouvelles pistes à explorer auxquelles on n’aurait jamais pensé. C’est l’outil idéal pour expérimenter une idée, la tordre dans tous les sens et voir comment on peut l’améliorer, l’étoffer et rendre l’histoire encore plus prenante, ou encore plus délirante !

Une carte mentale pour relier ses idées
Une carte mentale pour relier ses idées
freepik

Un support d’écriture ludique

Fracture, c’est aussi le moyen de laisser libre cours à ses délires et à sa fantaisie, de se laisser aller à l’absurde, juste pour le plaisir d’inventer des âneries et de se marrer. Parce qu’un des objectifs de l’outil, et de mes ateliers en général, c’est de proposer des exercices qui permettent de trouver du plaisir dans l’acte de création et d’écriture. Parce qu’il ne faut pas forcément souffrir pour écrire.

L’exercice d’écriture du mois

Choisissez l’angle d’approche qui vous convient (ludique, narratif, expérimental) et posez les bases d’une histoire à partir d’une partie de Fracture. Pour l’instant, ne vous posez pas de questions sur la rédaction ni le style. Contentez-vous de poser les bases narratives d’une histoire en vous aidant de Fracture (ça m’aidera aussi à mesurer l’efficacité de mon outil :p ), à savoir vos personnages, leurs interactions et ce qui les motive.

Rendez-vous dans la prochaine Niouzlet pour voir ma propre tentative !

Publié dans jeu de rôle, narration

Exercice d'écriture #1 basé sur le jeu de rôle : définir un univers et créer un personnage

Chose promise, chose due, voilà un premier exercice d’écriture basé sur le jeu de rôle, qui consiste plutôt en un échauffement. Il pose des bases qui pourront être ensuite modulées, modifiées, remplacées ou réutilisées à loisir pour les exercices suivants. Il permet avant tout de réfléchir à son histoire et à son ou ses personnages, avant de commencer la rédaction proprement dite. Il pourra servir de point de départ pour chacun de vos travaux d’écriture.

Choisir un univers

La première chose à faire est de choisir un univers et de le définir, même vaguement. Peu importe l’univers, ce qui compte, c’est de savoir à quelle sauce vous allez manger vos personnages. À la sauce médiévale piquante ? Dans un bouillon techno-futuriste ? Sur une tranche de fantastique ? Dans un bol de préhistoire ? Avec une cuillère de réalisme ou, au contraire, une pincée de fantaisie ? Quelle que soit la popote que vous mijotez pour vos petits personnages chéris, le choix de la marmite est une étape à ne pas négliger. Évidemment, rien n’interdit d’écrire l’histoire d’un dragon philosophe et guitariste qui vit en 2957 dans une technopole. Le décalage peut même être intéressant et, surtout, amusant.

Choisir l'univers pour son jeu de rôle
Choisir l’univers pour son jeu de rôle
Freepik

Mais pour cet exercice, essayons d’établir une certaine cohérence entre l’univers et le personnage. Vous pouvez bien évidemment choisir l’univers d’un livre, d’une série ou d’un film que vous aimez et qui vous inspire. Si vous avez toujours rêvé d’être professeur à Poudlard, de buter des zombies aux côtés de Rick ou de hacker la Matrice, c’est le moment.

Créer son personnage

C’est maintenant l’heure de créer son personnage. On le réfléchit, on l’imagine et on le décrit. Je ne vais pas vous indiquer une liste de caractéristiques à définir car, d’après moi, il n’y a rien d’obligatoire. L’essentiel est de poser une base suffisante pour pouvoir raconter son histoire et pas de raconter son histoire en posant les bases (oui, la nuance est subtile). J’ai par exemple commencé à jouer Pincemi sur la base de trois mots.

Vous pouvez décrire des traits de caractère, donner une description physique plus ou moins complète et, surtout, tracer quelques lignes de son passé et de ses aspirations. Ce sont avant tout ces deux choses qui guideront les paroles, les actions et les réactions de votre personnage. L’autre élément qui influencera son évolution, c’est bien évidemment le contexte (et les embûches que je sèmerai sur sa route au fil des exercices).

Choisir les caractéristiques de son personnage
Choisir les caractéristiques de son personnage
Freepik

Une fois que vous avez l’univers et une esquisse de personnage, vous pouvez vous amuser. Au fur et à mesure des exercices, je vous proposerai des situations et des défis qui stimuleront l’imagination tout en faisant travailler l’écriture.

Je me prête au jeu

Parce que c’est un peu trop facile de donner des conseils et des consignes et de laisser les autres bosser. Pour exemple, je vais vous présenter ici un personnage que j’ai créé pour un jeu de rôle mi-déjanté mi-réaliste. J’avais envie, en partant d’un cliché, d’explorer et de développer un certain profil de femme.

L’univers :

Une sorte de Collège Universitaire américain. On y apprend tout et n’importe quoi. Les profs et les élèves sont de tous âges et de tous horizons. Une rubrique city pour des rp plus généraux est également disponible.

Mon personnage :

Victoria Cunningham : elle a 42 ans. Jolie et sophistiquée, elle a un physique à la Heather Locklear. Elle est tombée enceinte de son petit ami capitaine de l’équipe de foot à 17 ans. Elle était jeune, belle, pom-pom girl et populaire. Elle a abandonné le lycée et renoncé à tout pour devenir mère, tandis que son petit ami finissait le lycée et trouvait un travail. Ils se sont mariés, elle a mis au monde un autre enfant et a consacré sa jeunesse à élever leurs deux enfants, tandis que son mari se consacrait à sa carrière, d’ailleurs brillante.

À présent, les enfants sont grands, ils ont quitté la maison et le mari de Victoria, dévoué à son travail et à sa secrétaire, est souvent absent. Seule et désoeuvrée, Victoria s’ennuie. Elle décide de reprendre ses études et sa vie là où elle les a laissées il y a plus de 20 ans. Décidée à vivre la jeunesse qu’elle a sacrifiée à des enfants ingrats et un mari adultère, la quadra, pimbêche, bourgeoise et hautaine à l’esprit étriquée enverra tout valser pour retrouver insouciance et liberté.

Mon envie, avec ce personnage, était de la bousculer et de la plonger dans le chaos, en lui faisant vivre, entre autre, une romance passionnée et charnelle avec un homme beaucoup plus jeune.

Une fois que c’est écrit, qu’est-ce qu’on fait ?

Vous pouvez m’envoyez vos écrits, pour avis, conseils, suggestions, ou pour le plaisir. Pour toute demande d’aide ou d’accompagnement, vous pouvez laisser un commentaire ou m’envoyer un e-mail.

doublurestylo@gmail.com

À vous de jouer !

Publié dans jeu de rôle, OULIPO

L'écriture ludique et créative

Les contraintes autour de l’écriture rendent l’exercice pénible pour beaucoup. Si bon nombre de profs encouragent l’écriture ludique à travers des activités éducatives originales, l’exercice d’écriture en milieu scolaire reste encore trop souvent évalué, sanctionnable et sanctionné.
Pour progresser, s’exercer et surmonter ses difficultés, il est important de s’affranchir de ces pressions. L’écriture ludique est un moyen de vivre l’écriture autrement que dans la contrainte et la douleur. S’amuser est la clé dans de nombreux apprentissages et il n’en va pas différemment pour l’écriture. Pour y parvenir, je propose deux supports d’écriture ludique et créative : le jeu de rôle textuel et l’écriture oulipienne.

Le jeu de rôle textuel

Comme son nom l’indique, c’est du jeu de rôle à l’écrit. On dit aussi “écriture collaborative”, car, s’il existe des rôlistes solo, la plupart du temps, le jeu de rôle se joue au moins à deux et l’histoire s’écrit à plusieurs. Chaque joueur crée un personnage, le dote de caractéristiques physiques et psychologiques, d’un passé, de qualités, de défauts, de relations… De nombreux jeux exigent un personnage très (trop) abouti, poussant le joueur à rédiger en solitaire une biographie digne d’un roman, au risque de voir même les rôlistes les plus aguerris se décourager et abandonner. Je suis personnellement défavorable à cette pratique et prône l’immersion en jeu la plus rapide possible, quitte à présenter une fiche personnage allégée, mais qui ne demandera qu’à s’étoffer au fil du jeu. Un personnage grossièrement défini est amplement suffisant pour se lancer dans une partie. Son passé, comme son avenir, s’écriront au fur et à mesure. Le joueur a alors le choix des armes pour raconter l’histoire de son personnage et s’offre une excellente façon de pratiquer le flash back, la narration, ou encore les dialogues.

Le jeu de rôle, support d'écriture créative et ludique
Le jeu de rôle, support d’écriture créative et ludique

Créatif et récréatif, le jeu de rôle est un excellent support pour pratiquer l’écriture.

L’écriture sous contraintes

Qu’on se rassure, il ne s’agit pas vraiment d’écrire sous la contrainte. L’idée est même tout le contraire. Il s’agit de libérer la créativité grâce aux contraintes d’écriture. Je vous renvoie au site de l’OULIPO (Ouvroir de Littérature Potentielle), qui définit l’écriture sous contraintes et propose et détaille un grand nombre d’entre elles. Selon le degré de difficulté que l’on veut s’imposer, on choisit une ou plusieurs contraintes et on écrit. Paradoxalement, la contrainte permet de se libérer. C’est une technique très créative, qui peut aboutir à des résultats inattendus, voire saugrenus, mais qui peut aussi produire des textes très poétiques. Certaines contraintes sont plus ardues que d’autres mais, dans l’ensemble, l’exercice se révèle presque toujours amusant et, quelque soit le résultat obtenu, il est toujours formateur.

L'écriture sous contrainte avec l'OULIPO
L’écriture sous contrainte avec l’OULIPO
Basile Morin, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

L’exercice d’écriture sous contrainte est une excellente façon de libérer sa plume.

L’exercice d’écriture ludique : quelques exemples

Pour mieux comprendre de quoi je parle et réaliser le potentiel de ces supports d’écriture, rien de mieux que la preuve par l’exemple.

Le jeu de rôle

Il y a une bonne douzaine d’années, j’ai créé un personnage un peu au hasard sur un jeu de rôle textuel en ligne, sans trop savoir ce que c’était. J’ai fini par comprendre le principe et raconter l’histoire de Pincemi est devenu une véritable passion. La part d’aléatoire apportée par les autres joueurs qui, à tout moment, peuvent donner une tournure imprévisible aux événements, apporte une dimension créative supplémentaire en nous obligeant à adapter notre récit au leur. Car une des règles inviolables du Role Play, c’est qu’on doit impérativement tenir compte de ce que les autres joueurs ont écrit. Il m’est souvent arrivé de voir l’histoire prendre une tournure différente de celle que j’avais imaginé et rebondir sur des faits inattendus s’est avéré productif et amusant. Le jeu de rôle m’a également permis de travailler mon style personnel, ainsi que différents types d’écrits : le récit, le dialogue, le style journalistique, le ton sarcastique ou dramatique, les courriers… En jouant, j’ai élargis ma palette d’écriture, j’ai développé un style personnel et c’est ce qui m’a permis de devenir écrivaine publique (et écrivaine tout court à mes heures perdues).

L’écriture sous contraintes, exercice d’écriture par excellence

99 notes préparatoires sur le végétarisme

Morceaux choisis :

  • Si rire équivaut à manger un steak, suis-je condamnée à une vie d’austérité.
  • Les cougars aiment la chair fraîche.
  • Qui a dit « Les prêtres aussi » ?
  • Être végétarien, c’est bon pour la santé. Surtout celle des animaux.
  • Élever un yucca pour les petites faims.
  • Les végétariens ne sont pas des légumes nazis.
  • On peut succomber aux plaisirs de la chair sans compromettre son végétarisme.
  • Sauf si on mord trop fort.
  • Pécher par omission mais ne pas manger de poisson.

L’acrostiche, une des contraintes les plus populaires

Comment partiras-tu ? Auras-tu mal ?
La nuit qui t’emportera sera banale
À peine plus triste qu’une nuit normale.
Froide comme les draps de soie
Oublions que cette nuit, tu t’en vas.
Un adieu distant et silencieux
Tumulte dans un coeur dénué de chaleur,
Indigne monstre odieux
Seule, sèche ses pleurs.

Cet adieu est le dernier
Rebondissement de notre histoire.
Ultime pensée, ultime espoir
Ma peine ravivée d’avoir cru retrouver,
Béate, l’être aimé.
La magie n’a pas opéré
Essaie de me pardonner.

L’Abécédaire

Arrivée bredouille, cette débrouillarde et fantaisiste grenouille hurla involontairement. Jaune kaki, le menu navet orange pomme qui regardait soudain tituba.Un vain « Wesh ! ».
Xena, Yoda, Zorg ainsi battus coururent directement en Finlande. Goldorak, haltérophile, incendia joliment Kiki la masseuse, n’osant pas quémander rencard : « Sale teigne ! ».
Un vivant wapiti, X-or, yaourt zesté accroché bien calé, danse. Élégante flûtiste, Gertrude Hopopope, indolente, joue « Kamasutra ». La mignonne nunuche ondule, piètre quête racoleuse, séduisant Toto, un verreux Wall-Streeter, xénophage yogi zoophobe.

Des exercices d’écriture et des ateliers en ligne

J’aime partager mes trouvailles et les outils qui stimulent ma créativité. J’aime aussi stimuler celle des autres et leur donner envie d’écrire d’une façon qui leur procurera du plaisir. Je publie donc régulièrement (du moins, j’essaie) des exercices d’écriture et il m’arrive d’en animer sur Twitch, même si je réfléchis plutôt à passer par Discord.

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Publié dans écriture

Qu'est-ce qui fait écrire le monde ?

Je sais écrire. Je sais même bien écrire. Mais je ne sais pas toujours quoi écrire. Si je me mets devant l’écran en me disant « Allez ! Aujourd’hui, j’écris ! », je me retrouve immanquablement à regarder le curseur clignoter sur la page blanche, à taper quelques mots, quelques phrases, relire et tout effacer.

C’est peut-être pour ça que j’ai d’abord choisi le métier d’écrivain public. C’est plus facile d’écrire pour les autres sans trop avoir à réfléchir au contenu.

L'angoisse de la page blanche
L’angoisse de la page blanche

Alors… Comment trouver l’inspiration ? 

J’écris, mais pas quand je l’ai décidé. J’écris pour exprimer. Une émotion, un sentiment, une conviction, une frustration, ma créativité, mon humour… Mes textes sont souvent le contrecoup d’un événement, d’une émotion… J’écris en réaction. Comme ce texte que j’ai écrit la nuit des attentats du 13 novembre 2015.

J’écris aussi en récréation : pour créer, jouer, rire et m’amuser. C’est là qu’interviennent le jeu de rôle et l’écriture sous contraintes. En canalisant la créativité, ces deux outils, au lieu de brider l’inspiration, la libèrent et nous font voir de nouvelles possibilités.

Mais si l’écriture m’aide à gérer et/ou évacuer mes émotions, elle me sert aussi, et surtout, à en procurer. C’est d’ailleurs le but de toute œuvre, que ce soit un film, un tableau, une série, un roman ou même un jardin.

Transmettre ce qui nous inspire

Écrire, c’est comme jouer la comédie. Je compare souvent l’écriture à l’Actors Studio. Pour transmettre quelque chose, il faut chercher en nous de quoi donner un peu de vérité à notre création. On puise dans nos émotions, dans nos souvenirs, dans notre entourage…

En fin de compte, c’est toujours un peu de nous que l’on parle, même quand notre personnage est notre exact opposé.

D’ailleurs, j’ai appris à maîtriser mon écriture en jouant un rôle.

Le jeu de rôle, meilleur support d’écriture ?

Comme j’aime à le répéter, le jeu de rôle est un excellent support d’écriture. Il intègre toutes les mécaniques narratives, de la création de personnage au développement d’univers en passant par les désirs, les obstacles et les enjeux.

Là plus que jamais, l’Actors Studio s’impose, et je dois avouer que j’ai souvent ri en écrivant les aventures absurdes de Pincemi et qu’il m’est arrivé, dans les moments difficiles que je lui ai infligés, d’écrire l’œil humide et la vue trouble.

Mais en jeu de rôle aussi, la page blanche fait trembler. La différence avec l’écriture solo, c’est les autres joueurs, qui vont faire agir et réagir leurs propres personnages, créer de nouveaux obstacles, en supprimer d’autres… C’est la collaboration qui fait avancer l’histoire dans laquelle on s’est toustes lancés. Et de leur réaction viendra l’inspiration.

Car l’inspiration, ce n’est rien d’autre qu’une réaction.